Selon une note de synthèse hebdomadaire publiée jeudi par le cabinet Agritel, quasi statu quo sur le marché des céréales hier, partagé entre une offre au niveau mondial qui reste relativement confortable et des craintes sur la production de maïs aux USA , tout comme en Ukraine.
Le marché européen
En France, Agritel tenait hier sa conférence de presse annuelle et confirmait son estimation de récolte de blé pour l’hexagone à seulement 29.2 millions de tonnes, conduisant à réviser très fortement à la baisse son estimation export pour la campagne en cours à 13 millions de tonnes, pays tiers + intracommunautaire, contre 20.9 millions l’an passé.
Sur la scène internationale, les USA ont une nouvelle fois vendu 400 000 t de soja à la Chine, confirmant ainsi leur appétit sur ce produit. La Turquie a acheté 390 000 t de blé meunier, 110 000 t de blé dur et 60 000 t d’orge fourragère, sans précision sur les origines, tout comme la Tunisie sur un volume estimé de 75 000 t d’orge fourragère.
En maïs, les cours étaient reconduits hier alors que le doute s’installe sur le potentiel de production aux USA en raison des ouragans et en Ukraine en raison du déficit hydrique. En France la production devrait s’établir entre 14 et 14.5 millions de tonnes malgré la sécheresse.
Le colza bénéficie de la fermeté des huiles de soja, mais également de la hausse hier du palme et du canola. Au Canada, Statcan publiera lundi prochain sa première estimation de production de canola. Cette dernière pourrait être affectée par un épisode de déficit hydrique. Les récoltes ne font toutefois que débuter.
Le marché américain
Selon la cabinet français, les marchés américains ont le vent en poupe avec des fonds qui ont, ces derniers jours, racheté des positions shorts en maïs, dans un contexte de craintes de révision à la baisse de la production aux USA, suite à l’épisode de déficit hydrique actuel, mais surtout aux dégâts causés par les ouragans, principalement dans le sud du pays. Le Texas se prépare d’ailleurs à accueillir un nouveau cyclone avec des vents actuels sur l’océan à plus de 200 km/h.
Le soja quant à lui bénéficie de l’appétit chinois avec un nouvel achat hier de 400 000 t. La demande reste forte sur ce produit et les disponibilités sud-américaines se réduisant, les USA deviennent un fournisseur incontournable.
A noter toutefois une baisse de la demande en maïs dans le secteur éthanol. Ce dernier voit sa production hebdomadaire stagner à 931 000 barils / jour avec des stocks qui gonflent en raison d’une baisse de la consommation de biocarburants. Le regain de cas de covid dans le monde suscite à nouveau des inquiétudes.
Les fonds se montraient nets vendeurs hier pour 1 000 lots de maïs et nets acheteurs pour 7 500 lots de soja et 5 000 lots de blé.
Marché mer noire
En Ukraine, rapporte Agritel, le retard des exportations de céréales s’accroît de plus en plus par rapport à l’an dernier. Ainsi, selon les données officielles, du 1er juillet au 26 août, 5,93 Mt de céréales ont été exportées, soit 1,69 Mt de moins qu’à la même période l’an dernier. En juillet, ce retard dans les exportations était dû à une diminution de l’offre de maïs sur le marché. Aujourd’hui ce sont les exportations de blé qui montrent un décalage par rapport à la saison 2019/20. Ainsi, depuis le début de la nouvelle campagne, l’Ukraine a exporté 3,57 Mt de blé, soit 0,5 Mt de moins que sur la même période en 2019/20. Cette situation pourrait être expliquée par la diminution de la production de blé cette année, les retards dans l’avancement de récolte, mais aussi par la rétention des producteurs à la vente et par une faible offre de blé fourrager.
Avec Agritel