Cevital, numéro un de l’agroalimentaire en Algérie, va entrer à hauteur de 15 % dans le capital de NCA Rouïba dès demain mercredi, a annoncé le patron de celle-ci ce mardi, Slim Othmani.
C’est la plus importante transaction boursière que vient d’annoncer Slim Othmani, patron des Nouvelles conserveries algériennes (NCA) Rouïba, ce mardi sur les ondes de Radio M, la webradio de Maghreb Emergent. Une transaction de bloc qui verra Cevital prendre 15% du capital de l’entreprise qui seront cédés par l’autre actionnaire majeur de NCA Rouïba, le fond d’investissement Afric Invest. Ce fonds basé à Tunis et qui a des participations dans des dizaines d’entreprises à travers 24 pays africains, détenait 36% du capital de NCA Rouïba avant de céder une première partie à l’entrée en bourse de l’entreprise (20%). Par la vente de ces 15% à Cevital, il scelle sa sortie définitive de l’entreprise. Et Cevital deviendra le deuxième plus grand actionnaire de l’entreprise après Slim Othmani.
Une transaction à 4 millions d’euros
Cette transaction porte les capitaux flottants de l’entreprise, qui avait cédé 25% de son capital à l’entrée en bourse, à 40%. Cevital est le troisième institutionnel privé à avoir investi dans le capital de NCA-Rouïba après la compagnie d’assurances Alliance Assurances de Hassen Khelifati et la banque BNP Paribas Algérie qui est l’IOB de NCA Rouïba. Le prix de l’action était de 365 DA à la clôture de la séance d’hier, lundi. Ce prix a perdu près de 4% de sa valeur en un mois, 9 % sur l’année et aura cumulé 35 DA de perte de la valeur initiale de son entrée en bourse qui était de 400 DA. Les 15% cédés représentent 1,2 million d’actions et le montant de la transaction avoisinerait ainsi les 440 millions de DA (4 millions d’euros environ).
« C’est une marque de soutien de la part de Rebrab »
Le patron de NCA Rouïba a ainsi dénoncé l’attitude des institutionnels publics qui n’investissement que par « injonction ». « Le fait qu’ils n’aient pas participé à l’opération d’entrée en bourse de NCA Rouïba était un signal révélateur que ces institutions ne fonctionnent que par injonction, ils ont peur de prendre des participations dans le titre Rouïba. Ce n’est pas une décision réfléchie parce qu’à la lumière des chiffres qu’on a, tout est justifié pour une telle participation », a-t-il déclaré. Et d’expliquer les motivations d’Issad Rebrab pour une telle décision : « Cevital croit en notre entreprise. Le mot confiance revient souvent dans nos échanges avec le patron de ce groupe. Et cette prise de participation est donc une marque de soutien de sa part ». A la question de savoir si une telle annonce à la veille d’une transaction d’une telle importance ne va pas lui valoir une accusation de manipulation du titre visant à le faire rebondir, Slim Othmani a souligné que « le titre est sous-coté ». « Nous avons fait l’effort de le sous-coter à notre entrée en bourse afin d’attirer les investisseurs avec l’espoir de le voir prendre de la valeur après, mais sa valeur a baissé à cause des défaillances dans le fonctionnement de la bourse. Il continue à être sous-coté en dépit des performances de l’entreprise, et ce, à cause des lourdeurs politiques et bureaucratiques dans l’exécution du processus de réforme de la bourse », a-t-il souligné.
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