Le groupe Cevital adopte une nouvelle stratégie de communication qui marque une rupture totale avec les années d’Issad Rebrab.
Le nouveau P-DG du groupe M. Malik Rebrab s’éloigne des médias, n’accorde pas d’interview et évite les journalistes. Une démarche contraire à celle suivie par son père depuis les années 90 jusqu’à son départ en retraite. La démarche du père se caractérisait par les grandes annonces, la proximité avec les médias et le tapage médiatique parfois.
Le travail en silence loin des regards et les projecteurs est l’approche choisie par la nouvelle direction du premier groupe privé du pays. Les pages, les comptes et les chaines du groupe sur les différents réseaux sociaux n’échappent pas à cette vision. On ne trouve plus les nouvelles du groupe sur ces plateformes numériques incontournables. Une autocensure qui ne dit pas son nom s’est installée au siège de Bir Mourad Rais. Depuis le départ M. Mouloud Ouali du poste de directeur communication et relations publiques du Groupe en janvier 2022, les journalistes ne savent plus à qui s’adresser pour obtenir les informations concernant Cevital. Le nom du nouveau directeur de communication n’a pas été annoncé.
L’autocensure a atteint son paroxysme avec le déblocage des projets du groupe à Bejaia et Sétif, Constantine et la libération de l’exportation du sucre. Aucun mot sur le déblocage de l’usine de trituration des graines oléagineuses que construit le groupe à Bejaia. Tous les médias publics et privés parlent du projet sauf son propriétaire qui a préféré ne rien dire publiquement. Idem, pour la reprise de l’exportation du sucre après un arrêt de plusieurs suite à une interdiction décidée par le président de la République M. Abdelmadjid Tebboune. L’information a été donnée par des médias qui citaient des responsables de l’Etat mais pas ceux de Cevital.
Le développent récent de son usine de four à chaux d’El Khroub à Constantine s’est faite également dans la discrétion. Ni cérémonie d’inauguration, ni communiqué ni annonce sur les réseaux sociaux. L’usine fabrique des produits utilisables dans plusieurs domaines à savoir l’industrie sucrière, sidérurgie, agriculture, stabilisation des sols, traitement des eaux.
Une démarche dictée par la conjoncture politique
D’après des sources proches du groupe, la nouvelle direction a été contrainte de marcher dans l’ombre. L’opposition d’Issad Rebrab au projet du président de la République de faire de l’Algérie un grand producteur de la betterave sucrière a failli coûter cher à tout le groupe. Déclarer dans une rencontre officielle et devant des caméras de la télévision publique que la démarche du président est infructueuse a provoqué la colère des hauts responsables de l’Etat. Après quelques semaines de cette sortie audacieuse, le chef de l’Etat annonce son intention d’interdire l’exportation du sucre. Une activité qui constitue la première ressource de revenus en devise pour Cevital.
Pendant la même période, un quotidien national annonce l’ouverture de nouvelles enquêtes judicaires ciblant Issad Rebrab et ses enfants. Deux avertissements qui ont secoué les piliers du conglomérat. Pour apaiser les tensions et éviter l’escalade avec le nouveau pouvoir, il a été décidé de faire profil bas, de changer la tête du groupe, de fermer le journal Liberté et d’obtenir en contrepartie des déblocages et de nouvelles autorisations d’investissement.