Chronique d'un printemps à Alger (Reportage)

Chronique d’un printemps à Alger (Reportage)

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Jeux d’eau et éclats de rires, ce sont les premières images qui nous ont marqué aujourd’hui à une centaine de mètres de la Place du 1er mai à Alger.  Les URS ont empêché les marcheurs d’avancer vers lieu de rendez-vous pour  manifester contre un 5e Abdelaziz Bouteflika et pour revendiquer le changement du système politique en place. Les algériens ont transformé le morne après midi du vendredi en véritable moment de joie.

Une trentaine de minutes plus tard la foule compacte fait demi-tour vers la grande poste sans renter en confrontation avec la police.  A peine arrivés au boulevard Amirouche les manifestants reçoivent des renforts venus du coté de Bab El Oued et du coté de la Place du premier mai.

Des  familles entières ont manifesté aujourd’hui, nous avons rencontré une maman avec ses quatre filles âgées entre 15 et 28 ans, elles chantaient dansaient et scandaient des slogans contre le 5e mandat de Bouteflika et contre le Premier Ministre Ahmed Ouyahia, tous ces moments de joie ont été filmé par le papa qui chantait lui aussi. Pas loin un autre père de famille marche avec sa fille et lui montre du doigt les différentes personnalités publiques présentes à la manifestation et lui explique les slogans inscrits sur les pancartes. Des couples, des groupes de femmes et des groupes d’amis ont aussi participé a cette marche.

En plus des adultes et des adolescents plusieurs dizaine de familles sont sorties  avec leurs enfants. Ces petits enfants levés sur les épaules de leurs parents sont souvent applaudis par la foule. Les petits étaient comme hypnotisés par les ballons verts rouges et blancs qui ont été lâchés.

Le grand niveau de civisme de la foule a été perceptible aujourd’hui, les manifestants, lors des petites bousculades se demandaient pardon sans cesse et cédaient  le passage à ceux qui voulaient quitter le cortège. Interrogées par Maghreb Emergent, des femmes ont assuré qu’aucune d’entre elle n’a été harcelée.  En passant par le Centre Pierre et Marie Curie, des jeunes ont demandé aux manifestants de garder le silence afin de ne pas déranger les malades. De l’autre côté du mur du centre anti-cancer certains malades et le personnel du centre sont sortis sur les balcons pour saluer cette foule extraordinaire.

De nouveaux slogans sont apparu lors de la manifestation, contre Ouyahia qui a menacé hier le peuple d’un scénario syrien, les marcheurs lui ont simplement répondu que l’Algérie n’était pas la Syrie !

A Alger-Centre les policiers étaient uniquement présents dans des barrages pour ne pas permettre aux manifestants de marcher vers les grandes places et boulevards, parfois en utilisant du gaz lacrymogène. 

Plusieurs scènes de solidarité ont été enregistrées. Au boulevard Hassiba Ben Bouali des manifestants ont formés un bouclier autour d’un barrage de policiers  qui fermaient la trémie, un geste pour protéger ces policiers de la foule.  A la place Audin des femmes et des hommes d’un certain âge ont acheté et distribué des bouteilles d’eau fraîches aux protestataires. Il faut noter aussi que plusieurs personnes avaient des fleurs dans leur mains. Ces fleurs ont été offertes aux policiers, journalistes ou même a d’autres manifestants. Nous avons quitté la place Audin à 17H  la même belle ambiance y régnait.

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