Suite à la réunion du Conseil ministériel restreint, présidé par Abdelaziz Bouteflika, et consacré aux développements enregistrés par le marché pétrolier international et leurs retombées sur la démarche économique et sociale du pays, le Premier minstre Abdelmalek Sellal a adressé ses directives aux ministres, aux walis et au directeur général de la Fonction publique concernant les mesures à prendre pour « préserver les équilibres intérieurs et extérieurs du pays ».
Au chapitre des dépenses de fonctionnement, le Premier ministre a demandé la maitrise des opérations de recrutement à travers le « gel des nouveaux recrutements, sauf dans la limite des postes budgétaires disponibles ». Dans ce cas de figure, le recours à l’organisation des concours ne se fera qu’après l’accord du Premier ministère. Dans ce sens, le Premier ministre a appelé à « privilégier autant que possible la redistribution des postes budgétaires existants ».Aussi, le gouvernement veut limiter les déplacements officiels à l’étranger au cas « de nécessité absolue », réduire les prises en charge des délégations étrangères en visite en Algérie, limiter l’organisation des rencontres et séminaires, suivant leur importance et limiter également la création d’entreprises publiques à caractère administratif. A ce propos, Sellal exige la réalisation d’une évaluation sur « l’efficacité et la pérennité des institutions et entreprises sous tutelle ».
Priorités au parachèvement des projets lancés dans les délais
Au chapitre des dépenses d’équipement, la note du Premier ministre exige que la priorité soit accordée au projets lancés, « dans les délais prescrits et selon les dépenses établies ». S’agissant des projets du programme quinquennal en cours qui ne sont pas encore lancés, Sellal ordonne leur (re)programmation, suivant les priorités. Les projets « maturés » dont les conditions de lancement sont réunies et répondants à des « besoins spécifiques réels et nécessaires » seront prioritaires, selon la note de Sellal qui précise que les projets « non essentiels » seront reportés. Les directives de Sellal limitent aussi l’octroi des autorisations de programme aux seuls projets à caractère social dont les conditions de lancement son réunies et exclut du budget projets à caractère commercial non encore lancés pour les « réorienter vers le marché financier ». Le Premier ministre exige, en outre, le recours systématiquement et obligatoirement, dans le cadre des marchés publics, aux produits fabriqués localement et d’impliquer les entreprises nationales (publiques et privées) dans la réalisation des projets confiés aux entreprises étrangères.
Elargir l’assiette fiscale
Au chapitre des ressources financières, le Premier ministre appelle à la conjugaison des efforts pour élargir l’assiette fiscale afin d’améliorer le taux de recouvrement de la fiscalité ordinaire. Pour cela, il faut, selon lui, intensifier les mesures visant à intégrer l’activité informelle dans le circuit formel. Aussi, il appelle à l’amélioration du taux de recouvrement des différentes charges de l’Etat ainsi que l’augmentation des opérations d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures y compris les non conventionnels.S’agissant du financement de l’économie, veut mobiliser les banques et les institutions financières pour participer davantage au financement de l’économie et impliquer les banques privées dans cet objectif. Pour ce faire, Sellal estime qu’il est nécessaire de développer le réseau bancaire et d’engager des réformes pour ce secteur pour qu’il prenne le relais du budget dans le financement de l’économie.
Encourager l’investissement dans les secteurs prioritaires
Pour diversifier l’économie, le Premier ministre estime qu’il faut accélérer les réformes de l’environnement des affaires pour notamment encourager l’investissement en orientant les efforts dans ce sens aux secteurs prioritaires : agriculture, industrie, ENR, tourisme, TIC. Aussi, les incitatifs ne seront destinés qu’aux projets qui impliquent un taux important d’intégration de la production nationale. Par ailleurs, le Premier ministre appelle à la coordination des efforts pour renforcer le contrôle sur les opérations de commerce extérieur et lutter contre le transfert illégal de devise.