Le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal, a confirmé ce jeudi sur la radio Europe 1, la décision prise par l’Elysée de réduire drastiquement le nombre de visas accordés à l’Algérie, le Maroc et dans une moindre mesure la Tunisie.
En effet, Gabriel Attal a annoncé qu’Emmanuel Macron a en effet décidé de diviser par deux le nombre de visas délivrés aux ressortissants algériens et marocains et de 30% pour les Tunisiens, en prenant 2020 comme année de référence.
Les raisons invoquées par le porte-parole du gouvernement français pour justifier cette décision vont dans le sens d’une « contrainte » imposée à ces pays de reprendre leurs ressortissants en situation irrégulière. « Il y a eu un dialogue, ensuite il y a eu des menaces ; aujourd’hui on met cette menace à exécution », a expliqué Gabriel Attal.
Au premier semestre de l’année 2020, 63 000 visas ont été délivrés pour 96 000 demandes, soit un taux de délivrance de 65%. Un chiffre qui a gonflé les six premiers mois de l’année 2021, avec deux demandes sur trois qui émanaient de l’Algérie et qui ont été satisfaites par la France. 31 500 visas seront délivrés au maximum pour les six prochains mois, a demandé le président de la République aux services consulaires du Quai d’Orsay.
Par ailleurs, cette décision est annoncé dans un contexte politique très tendu en France, à l’approche du prochain scrutin présidentiel de 2022. Selon plusieurs commentateurs de la vie politique française, le timing choisi par l’Elysée n’est pas anodin. L’exécutif français et à sa tête le président sortant Emmanuel Macron, qui sera candidat à sa propre réélection tente de s’aligner sur ses principaux adversaires, qui sont la droite dure et l’extrême droite, emmenée par le Rassemblement National (RN) de Marine Le Pen.
Au moment où l’on assiste, en France, à une droitisation du discours politique sur des thèmes tels que l’immigration, l’islam ou encore le séparatisme religieux, l’éditorialiste controversé d’extrême droite, Eric Zemmour, a annoncé dernièrement qu’il envisage de se porter candidat à la prochaine élection présidentielle.
Zemmour qui jouit actuellement d’une importante campagne médiatique en faveur de ses idées jugées « réactionnaires », a pour principaux thèmes de campagne : la lutte contre l’immigration et la lutte contre ce qu’il appelle « l’islamisation de la France » ou encore « la théorie du grand remplacement ». Certains sondages le créditent déjà de 11% d’opinion favorables.