Le gouvernement, par la voix du ministre du Commerce, Kamel Rezig, vient d’annoncer une batterie de mesures à même d’encourager les opérateurs et exportateurs en vue booster l’export algérien, avec l’objectif ambitieux d’atteindre les 5 milliards de dollars de chiffre hors hydrocarbures.
Une bien louable initiative, où, l’on recense des primes à l’export, pompeusement annoncées par les officiels. Figurent également dans cette « armada » la révision des aides financières accordées aux opérateurs économiques exportateurs, de même que l’introduction d’une prime supplémentaire pour chaque opération d’exportation de produits agricoles périssables…
« Que ni ni ! » Rétorquent les observateurs et des professionnels que la filière export intéresse, et qui sont surtout jaloux de la notoriété des produits algériens, hélas pas assez valorisés hors de nos frontières nationales. « Rezig brasse du vent, et nous n’avons pas, dans l’absolu, besoin de ce type d’aides. » Signalent ces observateurs qui estiment que l’enjeu premier reste financier, en ce sens que les opérateurs dans l’export soient capables de gérer leur argent.
En effet, Rezig comme ses prédécesseurs, ont déjà misé sur la relance du Conseil national pour la promotion des exportations hors hydrocarbures et le renforcement de la participation aux foires internationales, ainsi que le parachèvement des mesures d’adhésion à la zone de libre-échange continentale africaine (Zeclaf).
Ces mesures, toutefois salutaires, qui n’ont pas encore porté leurs fruits à ce jour, face aux nombreux obstacles d’ordre structurel qui se dressent devant les exportateurs algériens.
Selon les observateurs, le meilleur encouragement que l’on puisse prodiguer à un exportateur consiste à lui offrir la garantie d’introduire les devises sur son compte bancaire en Algérie tout en l’autorisant de disposer d’une somme minimum en liquide, quitte à garder le gros de cet argent dans le circuit bancaire.
Ils en veulent pour exemple la Chine, dont les hommes d’affaires parviennent à acheter et à investir avec aisance à l’échelle de la planète sans restriction autoritaire aucune.
Par ailleurs, et dans le cadre d’une journée « Rencontre avec les exportateurs » sous la thématique « la promotion des exportations hors hydrocarbures » organisée le 02 Mars 2021 par le ministère du Commerce au siège de l’agence de Promotion du Commerce Extérieur (ALGEX), les principaux représentants des exportateurs algériens hors-hydrocarbures (Anexal-DGCE-CACI), ont débattu autour de la nécessité et l’urgence de mobiliser des moyens et un cadre financier pour le préfinancement des opérations d’exportateurs.
Ces revendication se traduisent par la révision de certaines dispositions de la réglementation des changes, notamment celles relatives à la dépénalisation de l’acte d’exportation, le prolongement du délai de rapatriement, la levée de la confusion entre l’investissement à l’étranger et le bureau de représentation de l’entreprise et l’ouverture des filiales de banques algériennes à l’étranger.
Notons enfin que les exportations hors-hydrocarbures algériennes sont estimées autour des 2,3 milliards de dollars, soit environ 130% de moins que l’objectif recherché par Rezig pour 2020. Selon l’Anexal, elles avoisineront les 3,5 milliards de dollars d’ici à la fin de 2021.