Un vent de réconciliation commerciale souffle entre l’Espagne et l’Algérie. Un haut responsable du port de Castellón, situé dans le sud-est de l’Espagne et considéré comme l’un des principaux hubs commerciaux du pays, a récemment conduit une délégation en Algérie.
Cette visite, bien qu’annoncée comme une mission commerciale, semble en réalité répondre à un impératif stratégique, celui de rattraper les lourdes pertes économiques subies par des entreprises exportatrices de la région de la Communauté valencienne, principalement dans le secteur de la céramique. Ce dernier accuse un déficit de plus de 300 millions d’euros depuis deux ans et demi, conséquence directe de la suspension des relations commerciales entre l’Algérie et l’Espagne.
Selon les médias espagnols, le port de Castellón cherche à rétablir quatre lignes maritimes régulières avec des ports algériens. Ces routes commerciales, interrompues à la suite du revirement politique de Madrid sur la question du Sahara occidental, représentaient auparavant des axes stratégiques pour l’exportation vers l’Algérie.
Cette mission commerciale, la première du genre depuis juin 2022, a duré trois jours. Elle a permis au président de l’Autorité portuaire de Castellón, Rubén Ibáñez, et à son équipe de rencontrer des responsables d’entreprises locales, des représentants de plusieurs ports algériens ainsi que des diplomates de l’ambassade espagnole à Alger.
L’Algérie, un important marché pour le port de Castellón
Avant la suspension des relations commerciales, l’Algérie figurait parmi les marchés clés pour le port de Castellón. En 2018, ce dernier avait exporté un million de tonnes de marchandises vers ce pays. Une grande partie de ces échanges concernait des produits liés à l’industrie de la céramique, mais également des machines et équipements destinés au secteur de l’agriculture.
Rubén Ibáñez a souligné l’importance de cette mission, affirmant que la relance des échanges avec le tissu économique algérien représente une priorité. Selon les mêmes sources, la relance des échanges devrait impliquer quatre compagnies maritimes principales : la Compagnie Nationale Algérienne de Navigation (CNAN), White Line, MSC et Arkas. Ces entreprises pourraient jouer un rôle clé dans la reprise des liaisons maritimes entre Castellón et les ports algériens.
La délégation espagnole a également engagé des discussions avec des acteurs logistiques algériens et des entreprises locales spécialisées dans la céramique, secteur directement impacté par la rupture des échanges commerciaux entre les deux rives de la Méditerranée.
Un secteur en quête de renouveau
Le secteur espagnol de la céramique attend avec impatience les retombées de cette visite. Depuis la suspension des échanges commerciaux en 2022, ce domaine a subi des pertes estimées à près de 300 millions d’euros. Les professionnels espèrent que cette mission marquera le début d’un renouveau, permettant de relancer les exportations et de réduire les impacts économiques du gel des relations entre l’Algérie et l’Espagne.
En somme, cette visite reflète un intérêt mutuel pour une reprise des échanges, dans un contexte où le commerce international reste un levier stratégique pour les deux nations. Reste à voir si cette mission aboutira à des accords concrets capables de revitaliser une coopération économique impactée par une crise diplomatique.
N.N