Les réunions et la compagne de vulgarisation techniques du secrétariat de la Zone de libre-échanges continentale africaine (Zlecaf) s’intensifient ces dernières semaines. Des réunions gouvernementales et d’experts pour identifier les lignes directeurs et les priorités pour le développement des chaînes de valeurs à l’échelle continentale.
A cet effet, Lors de la 7e édition du sommet africain du commerce et de l’investissement « Ifrane Forum » qui s’est déroulé la semaine passée au Maroc, la conseillère principal du Secteur privé au Secrétariat de la ZLECAf, Cynthia Gnassingbe-Essonam, a indiqué que quatre secteurs ont été identifiés comme prioritaires par la ZLECAf sur les 10 prochaines années, pour créer des chaînes de valeur essentielles pour l’industrialisation du continent et la promotion du commerce intra-africain.
Les secteurs des transports et de la logistique, l’industrie automobile, l’industrie pharmaceutique et l’agroalimentaire, constituent un potentiel d’investissement et de commerce intra-africain. Selon la Banque africaine de développement (BAD), « les besoins d’investissement dans les infrastructures africaines sont compris entre 130 et 170 milliards $, chaque année, ce qui équivaut à un déficit de financement estimé entre 68 et 106 milliards $ annuels. Malgré la multiplication et l’agrandissement des ports et des routes, l’interconnexion des réseaux de transport et de logistique du continent restent insuffisantes et nécessitent une mutualisation des efforts sous-régionaux », rapporte vendredi l’agence Ecofin.
Même constat pour le secteur automobile. Cynthia Gnassingbe-Essonam a souligné que « pour un continent qui représente 17% de la population mondiale, l’Afrique produit un peu moins de 2 millions de véhicules par an. Et cette production est distribuée entre le Maroc, l’Egypte et l’Afrique du Sud », Rapporte Ecofin. Elle ajoute que « si on compare notre population à celle de l’Inde par exemple qui produit pratiquement 5 millions de véhicules par an, on remarque qu’il y a un gap de plus de 3 millions de véhicules qui représente une opportunité en termes d’investissement pour le secteur privé africain ainsi que les pays qui veulent se positionner dans cette chaîne de valeur« .
Une facture annuelle d’importation de médicament de plus de 20 mrds USD
Pour le secteur de l’industrie pharmaceutique, le continent enregistre un très grand retard. Selon un rapport de la Commission économique pour l’Afrique (2021), « 97% de l’approvisionnement annuel du continent africain en produits pharmaceutiques est issu des importations » pour une facture annuelle de plus de 20 milliards de dollars.
L’union africaine compte sur l’inclusion régionale à travers les avancées enregistrées par des pays comme l’Afrique du Sud, la Tunisie, le Maroc ou l’Algérie dans le domaine pour réduire la facture d’importation des médicaments.
Enfin, l’Agro Business qui constitue lui aussi l’un des domaines d’investissements prioritaires identifiés par le secrétariat de la ZLECAf, est l’un des secteurs dont le caractère vital ainsi que les opportunités ont été mis en lumière par des crises, notamment celles du Covid-19, mais aussi la guerre en Ukraine. « Quand on regarde un peu le contexte dans lequel nous sommes aujourd’hui (…) on parle d’insécurité alimentaire alors que nous avons toutes les ressources qu’il faut sur le continent pour pouvoir être véritablement autosuffisant dans le secteur », a révélé Cynthia Gnassingbe-Essonam.
Avec Agence Ecofin