La majorité des pays africains ont ratifié l’accord de la zone libre-échange africaine (Zlecaf), mais jusqu’à présent les échanges commerciaux entre les pays peinent à prendre leur envol, malgré les opportunités qui s’offrent dans les différentes régions du continent. Stephen Karingi, directeur de la Division de l’intégration régionale et du commerce à la CEA a dévoilé l’une des raisons qui bloque la Zlecaf.
Intervenant lors d’une session parallèle, tenue en marge du 8è Forum régional africain pour le développement durable (FRADD-8) qui se déroule du 3 au 5 mars à Kigali au Rwanda, Stephen Karingi a déclaré que l’exigence « des règles d’origine dans le cadre d’une zone de libre-échange est perçu comme l’aspect le plus restrictif du commerce ». Des entreprises trouvent une grande difficulté à se conformer à ces règles et qui sont le plus souvent onéreuse pour l’informel ».
Les conclusions, présentées par l’expert de la CEA, sur l’indice des entreprises nationales (ACBI) de la zone de libre-échange continentale africaine (AfCFTA), qui a été publié le lundi 28 février, ont été réalisé sur des donnée collectées auprès des entreprises issues de l’Angola, en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Kenya, en Namibie, Nigéria et d’Afrique du Sud.
En fait, les règles d’origine « sont les critères nécessaires pour déterminer la source nationale d’un produit et sont importantes car les droits et les restrictions dépendent le plus souvent de la source des importations », note le rapport sur l’ACBI. L’expert a expliqué notamment que « les règles d’origine sont très complexes et hostiles », surtout pour la détermination des zones tarifaires, mais aussi, « il est difficile de permettre aux PME de s’y conformer ».
Pour faciliter la mise en œuvre de la Zlecaf, le P-DG de l’East African Business Council (EABC), John Bosco Kalisa a plaidé pour « une révision rapide des règles d’origine actuelles afin de prendre en considération les besoins des PME et des entreprises transfrontalières informelles ».
Selon le rapport, le commerce intra-africain peut atteindre les 26% en 2045 (3% actuellement), qu’en assurant un engagement actif avec le secteur privé dans la mise en œuvre de la ZLECAf. en revanche, il ne dépassera pas les 20% dans le cas où des barrières tarifaires et non-tarifaires persistantes, surtout celles imposées aux grandes, moyennes et aux micro-entreprises.
A noter quewx, la 8è session du Forum régional africain pour le développement durable, qui se déroule actuellement à Kigali, a pour objectif général de procéder, dans le cadre régional, au suivi et à l’examen des progrès accomplis, de faciliter l’apprentissage entre les pairs et de promouvoir des solutions et des actions transformatrices permettant d’accélérer la réalisation des objectifs de développement durable ainsi que des aspirations, objectifs et cibles énoncés dans l’Agenda 2063.