Les opérations d’exportations continuent d’être de plus en plus compliquées en Algérie. Les opérateurs du secteur seront mis sous la loupe des autorités, au risque d’être incriminés par une nouvelle loi qui sera encore plus sévère.
A l’origine de cette menace, les décisions prises par le chef de l’Etta, lors du Conseil des ministres tenu hier dimanche, dans lequel la question des exportations a été minutieusement étudiée.
Le président Tebboune, après avoir écouté un exposé conjoint des ministres de l’Agriculture et du Commerce concernant la disponibilité des produits stratégiques, a ordonné au gouvernement d’ « interdire l’exportation de tous les produits de large consommation importés par l’Algérie, à l’instar du sucre, des pâtes, de l’huile, de la semoule et tous les dérivés du blé ».
Le communiqué de la présidence n’a pas donné plus de détail sur ces produits, notamment s’il s’agit de produits transformés à base de matière première importée, ou alors de produits finis. Il est aussi possible, que la décision du président concerne les opérations de détournement de produits vers les frontières terrestres, comme c’est le cas pour plusieurs produits subventionnés par l’Etat et qui se retrouvent chez nos voisins via les contrebandiers qui activent sur nos frontières.
Mais dans ce cas de figure, il serait difficile de parler d’exportation, comme cela est mentionnée dans le communiqué de la Présidence de la République. Si l’intérêt de cette décision est clairement la préservation de l’économie nationale et la protection du consommateur algérien, cela pourrait prêter à confusion chez les professionnels du secteur de l’exportation. D’autant plus que le président a même chargé le ministre de la Justice d’élaborer un projet de loi criminalisant « l’exportation de produits non produits localement », considérée comme un acte de « sabotage pour l’économie nationale ».
En attendant que cette décision soit clarifiée par les pouvoirs publics, les opérateurs économiques qui activent dans le domaine de l’export, devront marcher sur les oeufs et s’attendre à des directives de plus en plus bloquantes, où la bureaucratie fera autorité.