Qui peut bien arrêter la spirale inflationniste? En dehors des produits subventionnés, dont les prix sont fixés par la réglementation, la mercuriale des prix des produits agricoles ne cesse de grimper, sous les yeux des autorités qui, visiblement, peinent à l’enrayer, encore moins à fournir des explications aux ménages.
Beaucoup de personnes avaient tablé sur une baisse des prix, dès le dixième jour du Ramadhan, compte tenu du reflux de la demande sur les produits. Mais, force est de constater que la réalité est tout autre. Dans les marchés des fruits et légumes et même dans les supérettes, les prix de certains produits sont devenus hors de prix, à l’image de l’oignon qui frôle les 300 Da/Kg. Une hausse qui grève le pouvoir d’achat des petites et moyennes bourses et qui fait jaser sur la toile.
Mais aucune explication officielle n’a été fournie jusque-là, mis à part des promesses sur une hypothétique baisse dans les prochaines jours. Des promesses qui interviennent alors que la bataille contre le phénomène de la spéculation se poursuit et semble loin d’être gagnée.
Selon le conseiller de l’Union générale des Commerçants et Artisans algérien (UGCA), Mustapha Achour, » la hausse des prix de ce produit revient aux récoltes limitées cette année et à la hausse de la demande durant le mois de Ramadhan, coïncidant avec la fin de la saison et avant l’arrivée des prochaines récoltes ».
Ancien président de la Fédération Nationale des Marchés de Gros de Légumes et Fruits, Mustapha Achour qui s’exprimait sur les colonnes du journal El Khabar soutient que » quelles que soient les raisons de l’augmentation, il n’est pas normal que le prix de l’oignon dépasse les 100 DA ». « Ce qui rend les choses plus tristes, c’est que les oignons qui circulent sur les marchés ces jours-ci sont de mauvaise qualité car ce sont les récoltes de la dernière saison agricole et qui ont été stockées dans les chambres froides », ajoute-t-il amèrement.
Et les hausses inexpliquées ne touchent pas seulement l’oignon. La plupart des produits agricoles, notamment les fruits, ont vu leur prix grimper. Au mois d’avril 2022, le prix de la fraise, à titre d’exemple, variait entre 100 DA à 200 DA le kilo, alors que cette année, il coûte entre 350 DA à 550 DA le kilo. Même tendance pour les pommes locales. Tandis que son prix avoisinait les 300 DA en avril 2022, cette année, il a atteint des records. Ainsi, la pomme verte se vend à 500 DA/Kg et la pomme rouge (La Fuji) est cédée à 700 DA/Kg.
Véritable casse-tête pour le Gouvernement, cette spirale inflationniste a touché toutes les catégories de produits, notamment les produits dont les autorités ont rassuré sur leur disponibilité en quantités suffisantes. Annoncés en grande pompe, les marchés de proximité, installés spécialement durant ce mois de Ramadhan pour contenir les prix, se sont révélés pour l’heure sans efficacité.
Estimée à 9,7 % en 2022, le taux d’inflation dépassera probablement les 10,3 % au premier trimestre 2023, selon les estimations des experts.