Réagissant à l’annonce faite par le Ministère des transports et portant sur l’instauration imminente d’amendes financières, à l’encontre des entreprises dont les conteneurs sont retenus au-delà de 30 jours sur les quais d’Algérie, CARE (Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise) monte au créneau et émet ses réserves quant à l’application de cette mesure annoncée.
« Aucune amende n’induira de changement significatif si elle se rapporte à des contraintes de nature bureaucratique dont la solution ne dépend pas réellement de la diligence ou de la responsabilité des chefs d’entreprise. » déclare Care dans un document d’analyse, dont une copie est détenue par Maghreb Emergent.
En effet, et à en croire CARE, les autorités administratives se trompent de cible en proposant derechef des amendes qui viennent s’ajouter à des taxes déjà existantes en la matière.
Le problème est ailleurs, semble expliquer CARE qui estime que le problème est d’ordre structurel, et ne peut être résumé au cas des conteneurs immobilisés aux ports. « En ce sens, pour la partie des délais courant après l’autorisation d’enlèvement des marchandises délivrée par les services des douanes, il n’y a aucune objection à ce que des amendes financières alourdies soient appliquées sur tout conteneur qui ne serait pas restitué dans un délai encore plus réduit, soit dix à quinze jours. Même si le coût des surestaries de 40 USD à 100 USD par jour et par container est en lui-même objectivement assez dissuasif. », reconnaît néanmoins CARE.
Dans son document qui relève quelque « absurdité légale » et autres non sens, CARE invite à pousser les investigations afin de déceler les lacunes de management des ports algériens.
CARE relève à ce titre le temps de séjour exagérément long des navires aux ports algériens et dont l’impact financier est énormes sur le trésor public ; ce qui relègue nos ports aux rangs des structures portuaires les moins compétitives au monde. Sans donner davantage de détails CARE ajoute à ce titre : « On peut estimer que les surcoûts résultant de ce manque de compétitivité dans la gestion de nos ports commerciaux se montent annuellement à plusieurs centaines de millions USD. »