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[Contribution] 1er Novembre 1954-1er Novembre 2020 : de la libération nationale au combat pour la démocratie

Par Maghreb Émergent
octobre 31, 2020
[Contribution] 1er Novembre 1954-1er Novembre 2020 : de la libération nationale au combat pour la démocratie

Par: Ali LASKRI*
Cette célébration du 66eme anniversaire du 1er novembre 54, c’est d’abord un hommage aux membres fondateurs du FLN/ALN 1954-1962 et à tous les martyrs, Moudjahidates, Moudjahidines, militantes et militants anonymes de la révolution.

Hocine Ait Ahmed disait : « Où que vous soyez, nos ainés, nos frères, nos sœurs !
Nous tenons à vous assurer que nous restons vos dignes héritiers, porteurs, fidèles de votre patrimoine historique fait de dignité humaine d’intégrité personnelle, d’amour de l’Algérie, de passion pour la justice et la liberté. Nous voulons vous dire que votre combat est toujours présent comme si vous étiez vivants et vos luttent continuent à nous inspirer dans notre volanté inébranlable de nous battre pacifiquement au service d’un peuple marginalisé, dépossédé et voué aux pires humiliations ».

C’est aussi une occasion de leur rendre des comptes sur les promesses de respecter et de mettre en pratique la proclamation du 1er novembre en cette date historique.
Il faut rappeler à ce régime dictatorial et autoritaire que les forces politiques et sociales autonomes qui convergent et animent la révolution populaire et pacifique pour une véritable alternative démocratique et sociale sont incontournables, afin de concrétiser les engagements et le serment de novembre, après la libération du pays, reste la libération de l’homme, l’instauration de l’Etat de droit démocratique et social, la construction démocratique du Maghreb des peuples.

Il faut dire à ce régime que le referendum sur la constitution organisé le 1er novembre 2020 se retrouve avec les mêmes soutiens de toutes les révisions constitutionnelles antérieurs, ceux-là mêmes qui ont permis plusieurs mandats et soutien à Bouteflika, le referendum du 29 septembre 2005 ouvrant la voie à un mandat à vie, ceux rejetés par la révolution populaire et pacifique du 22 février 2019 (béquilles institutionnelles et ses symboles) sont autorisés à faire campagne, l’opposition représentée par tous ce qui ont porté la révolution pacifique dans la rue, a été frappée d’interdit, pas même l’autorisation pour des activités organiques, c’est une véritable agression contre la révolution populaire et pacifique du 22 février, contre la société algérienne.

La campagne référendaire est à sens unique, les opposants sont interdits d’expression quand ils ne sont pas arrêtés et poursuivis à l’image de Khaled Tazaghart député démissionnaire et de tous les détenus politiques et d’opinions, par une escalade de la répression et l’organisation de la destruction des espaces d’expression autonomes-la machine électorale n’a qu’a fabriqué un plébiscite pour le régime.

Ce plébiscite encore une fois vise à relégitimer un système responsable de la faillite du pays, qui perpétue le pillage de nos richesses sous le regard bienveillant et complice des puissances néocoloniales qui profite de ce pillage. Depuis L’indépendance son objectif est d’empêcher les algériens(es) d’exercer de manière effective leurs droits politiques par une succession de coup de force (assemblée constituante 1963, révolution du 22 février). La brutalité, les intimidations, les manipulations, le climat de peur et de chantage demeurent les moyens exclusifs de régulation politique.

Les algériens(es) en ce 1er novembre 2020 n’hypothéquerons jamais leur droit, à la liberté et à l’autodétermination. Ils ne l’ont pas fait hier, ils ne l’accepteront pas aujourd’hui et le régime a tort de croire que la société a abdiqué après la pandémie sanitaire.

C’est par fidélité au serment de novembre que les algériens(es) en février 2019 ont compris l’importance de continuer l’œuvre de libération national par l’œuvre de la construction démocratique. Et c’est dans ce but de fidélité que les forces de l’alternative démocratique et sociale poursuivent le combat avec le peuple algérien, pour la démocratie, les droits de l’homme, les droits politiques, économiques et sociaux.

Le droit d’avoir des droits, c’est l’instauration de l’Etat de droit et de la démocratie, une constitution par le peuple et pour le peuple à travers un processus constituant et l’avènement de la deuxième république.
C’est par devoir patriotique, que nous nous sommes engagés à défendre la justice sociale, le droit à une vie digne dans la sécurité et dans l’intégrité physique et morale, un droit naturel et inaliénable.

Nous sommes présents à chaque manifestation, marche, contestation et protestation aux côtés et au milieu des « humbles » des « honnêtes gens » et des « braves gens » -c’est notre terreau, c’est notre peuple c’est notre société.
La situation des libertés politiques et sociales est désastreuse avec ce régime pour la majorité des algériens (es).
La remise en cause du multipartisme, régression des acquis sur les libertés, répression, arrestations arbitraires, peur de l’avenir, désespoir ont relancé la « Harga » fuite à l’étranger en masse de beaucoup de jeunes au risque de leur vie.

Convaincu que nous sommes, que la crise dans notre pays est une crise du système, la seule solution qui reste est la rupture avec ce système, elle n’est possible que grâce à la mobilisation des militants (es) sincères et responsables, de la population et la résistance citoyenne.

Il faut rappeler en ce 1er novembre aux tenants du pouvoir que le peuple algérien est sorti le 22 février dans un sursaut de dignité exigeant le changement du système et non le changement dans le système.
Les algériens(es) à travers tout le pays et dans la diaspora ont insisté sur l’impératif du changement radical du système ‘’Yetnehaw Gaa’’ en se débarrassant des symboles et institutions illégitimes et impopulaires du régime.

Il faut rappeler que le régime a instauré les interdictions aux partis d’opposition d’exercer leurs activités notamment depuis la signature du pacte pour l’alternative démocratique et la tenue de la conférence nationale du 26 juin 2019 qui a réunie l’opposition, la société civile, les personnalités politiques, les animateurs du Hirak et les représentants de la Diaspora.
Profitant de la pandémie sanitaire il a instauré les interdictions de rassemblements, des réunions n’autorisant que les partis et la société proche du pouvoir faisant allégeance et ceux convertis en opposants organiques.

Les résolutions de la conférence nationale du 26 juin 2019 et de la convention nationale du 09 septembre 2019 et des assises nationales du 25 janvier 2020 dérangent, parce qu’elles exigent avec engagement, détermination et intransigeance le respect du droit du peuple à l’autodétermination.
Elles dérangent en revendiquant la primauté du politique sur le militaire, sachant que l’armé détient le pouvoir et elle investit qui elle veut de prérogative de ce pouvoir.
Elles dérangent par le rappel sans cesse de l’illégitimité des institutions et leurs dirigeants non élus démocratiquement. Ceci est tellement insupportable que le régime ne cesse à travers son administration, ses services, ses médias, d’agir pour infiltrer, neutraliser, diviser, faire imploser et discréditer l’opposition et les animateurs du mouvement révolutionnaire pacifique auprès de la population.

Profitant de la pandémie sanitaire, les conditions politiques, statutaires et sanitaires non réunies, le plus vieux parti d’opposition au régime a subi les foudres de ce même régime par la normalisation autoritaire afin de l’éloigner de ses objectifs politiques, et des revendications populaires et pacifiques.
Ce qui n’a pas empêché sa base militante responsable unie et solidaire de rester fidèle au serment de novembre, de la Soummam et au combat de Hocine Ait Ahmed, de ses compagnons et des militants et les martyrs de la démocratie.
Pour cela, nous refusons de s’inscrire dans un pseudo débat politique pour faire diversion par rapport aux luttes de clans et scandales de corruption.

Nous rejetons et boycottons le processus de révision de la constitution et referendum, nous dénonçons l’alternance clanique en opposition a l’alternative démocratique, une constitution pour chaque président avec des prérogatives régaliennes et la possibilité de l’implication de l’armé algériennes en dehors de nos frontières.
Pour une assemblée nationale constituante souveraine, rejetons la mascarade constitutionnelle.

Pour une Algérie libre et démocratique
Gloire à nos martyrs

*Ex coordinateur de l’instance présidentielle du FFS
Député démissionnaire

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