Des militants écologistes ont protesté contre la présence de l’industrie du pétrole, du gaz et du charbon au sommet COP28 de l’ONU à Dubaï mardi, tout en exigeant la fin de l’utilisation des combustibles fossiles, qui sont la principale cause du changement climatique.
Plusieurs dizaines de militants ont appelé à la « justice climatique » et brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Just + Equitable, Fossil Fuel Phase Out, Stop Fueling the Fire » lors des manifestations.
Alors que les précédentes sommets de l’ONU sur le climat ont donné lieu à d’immenses rassemblements de protestation, notamment lors de la COP26 de 2021 à Glasgow et de la COP21 de 2015 à Paris, les manifestations de cette année à Dubai aux Émirats arabes unis ont été discrètes, où la liberté d’expression est limitée.
Un accord convenu entre UN et AEU
Un accord a été convenu entre les Nations unies et les Émirats arabes unis. Ils autorisent des manifestations préapprouvées sur le site de la COP28, mais aucune n’a eu lieu jusqu’à présent à l’extérieur du site. Les activistes participants aux manifestations de la COP28 ont déclaré qu’ils se sentaient étouffés et ont souligné l’absence de toute présence de la société civile locale.
« Nous voulons exiger la fin de tous les combustibles fossiles, qu’ils soient ou non diminués », a déclaré à Reuters Lorraine Chiponda, 37 ans, militante zimbabwéenne, après avoir pris la parole lors de l’une des manifestations.
Les pays qui produisent des combustibles fossiles ou qui en dépendent ont mis l’accent sur l’utilisation potentielle de technologies permettant de « réduire » ou de capturer les émissions de carbon, plutôt que de mettre fin à leur utilisation.
M. Chiponda a fait valoir que la formulation appelant à l’élimination progressive des combustibles fossiles « non réduits » n’était qu’une diversion qui permettrait de continuer à les utiliser.
« Nous assistons à un véritable écoblanchiment autour de la question de l’élimination progressive », a-t-elle déclaré, exprimant ses doutes quant à la capacité des délégués à parvenir à un accord bénéfique pour l’environnement lors du sommet.
L’activiste colombien Andres Gomez, 47 ans, est venu d’Amérique du Sud pour participer à la COP28. Il a déclaré que la transition devait être « équitable », ce qui signifie que les gros pollueurs doivent agir en premier.
Lors de la COP26, les gouvernements se sont mis d’accord pour réduire progressivement l’utilisation du charbon non traité, le plus polluant des combustibles fossiles. Cette année, les pays restent divisés sur le rôle futur des combustibles fossiles.
L’organisation du sommet dans les Émirats arabes unis, pays producteur de pétrole, a d’ailleurs suscité des critiques, tout comme la décision du pays de nommer Sultan Al Jaber, PDG de la société pétrolière nationale ADNOC, à la présidence de la COP28.