L’ancien directeur de Saipem Algérie Tullio Orsi a été entendu hier, par la juge d’instruction de Milan, Alfonsa Ferraro, dans le cadre de l’enquête sur les pots de vins qu’auraient versés la multinationale italienne à l’ex ministre de l’énergie et des mines Chakib Khelil entre 2007 et 2009, rapportent aujourd’hui plusieurs médias italiens.
L’ancien dirigeant de Saipem Contracting Algérie Tullio Orsi, l’un des principaux accusateurs de Paolo Scaroni, a fourni, hier, les preuves requises par le procureur de Milan, qui a demandé en octobre dernier « l’enregistrement des preuves » sur l’implication de Paolo Scaroni, pour matérialiser les témoignages d’Orsi et Varone. Des médias italiens rapportent des confirmations de certaines sources juridiques des « enregistrements qui ont été présentés par Tullio Orsi à la juge de Milan ». Orsi a réaffirmé hier ses accusations à l’encontre de Scaroni qu’il a lancées précédemment dans une interview dans laquelle il a évoqué « une réunion tenue dans un hôtel à Paris, à laquelle ont pris part, en plus de Scaroni, l’ex ministre algérien de l’Energie, Chekib Kelil, et le courtier Farid Bedjaoui ». Orsi a affirmé qu’il n’était pas un témoin direct de cette réunion, mais qu’il a été mis au courant de cette dernière par l’ancien directeur de la division d’ingénierie et de construction en Algérie, Pietro Varone, également sujet de cette enquête, et dont Tullio Orsi dépendait hiérarchiquement. Aujourd’hui, c’est autour de Pietro Varone de comparaitre devant ce même tribunal, en qualité de responsable de l’unité d’affaires On shore de Saipem SA de 2005 à 2008, puis de 2008-2011, selon Radiocor, la radio du journal économique italien Il Sole24 Ore. Les magistrats Fabio De Pasquale, Giordano Baggio et Isidoro Palma, en charge du dossier, ont formulé dès le début de cette affaire, une accusation formelle de corruption internationale, contre l’ancien numéro un d’Eni, qui aurait participé aux «réunions informelles» organisées par Talli et Varone, par l’intermédiaire de Bedjaoui, «à Paris et à Vienne avec le ministre de l’Énergie » alors que les pots de vin auraient été au centre d’autres «réunions privées Bulgari Hôtel Milan» avec Bedjaoui, Bernini, Varone , Orsi et Antonio Vella. 197 millions d’euros de pots de vin Le 24 septembre dernier, la justice milanaise avait ouvert une enquête sur la société Paolo Scaroni Trust dans le cadre d’une commission rogatoire en Suisse, sur les flux d’argents ayant transités par cette société. 197 millions d’euros auraient été payés à Pearl Parteners( basée à Hong Kong et dirigée par Farid Bedjaoui sous un mandat d’arrêt de l’Interpol depuis avril dernier), par laquelle aurait transité cet argent. A coté d’Orsi et de Varone, la justice italienne enquêtent avec l’ancien PDG d’Eni, Paolo Scaroni, et Pietro Tali (président et PDG de Saipem), Alessandro Bernini (Directeur des finances de Saipem puis d’Eni de Saipem et Eni), Antonio Vella (Eni responsable pour le Nord Afrique) et intermédiaires algérien Farid Bedjaoui et Samir Ouraied. Dans cette affaire de corruption internationale, Saipem et ses filiales sont accusées d’avoir payer 197 millions d’euros de pots de vin à des hommes politiques locaux en échange de contrats en Algérie pour 8 milliards de dollars. Les deux sociétés Eni et Saipem ont toujours rejeté les accusations. |
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