Le parquet de Milan veut mettre la lumière sur le rôle de la société de l’ex-PDG d’Eni Paolo Scaroni « Trust » dans les malversations présumées entre l’entreprise pétrolière Saipem, et l’ex ministre de l’Energie, Chakib Khelil et son entourage.
La justice milanaise en charge du dossier de corruption au sein du groupe pétrolier ENI, conduit une enquête sur la société de Paolo Scaroni « The Paolo Scaroni Trust », constituée en 1996, rapporte ce mercredi la presse italienne. Agissant sur l’ordonnance d’une commission rogatoire en Suisse, le Parquet de Milan s’intéresse aux flux d’argent ayant transité par la « Trust » et dont les bénéficiaires seraient Paolo Scaroni, sa femme et ses enfants.
Les magistrats de Milan Fabio De Pasquale et Isidoro Palma, ont lancé auparavant des commissions rogatoires au Luxembourg, à Abou Dhabi, en France, à Hong Kong, au Singapour, en Algérie et au Liban, dont le but est de vérifier si l’origine de tous les flux d’argent entrés dans la « Trust » est licite.
Ces commissions rogatoires devront reconstituer les mouvements d’argents payés par Saipem à l’entreprise Pearl Parteners basée à Hong Kong et dirigée par Farid Bedjaoui,homme de confiance de l’ex ministre de l’Energie et intermédiaire entre la partie algérienne et le manager de Saipem, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international ordonné par Interpol le 25 avril dernier.
Outre Scaroni, feront objet de cette enquête internationale, l’ex DG de Saipem Franco Tali, l’ex directeur des opérations, Pietro Varone, Alessandro Bernini, qui occupait le poste de directeur des finances, l’ancien directeur général pour l’Algérie, Tullio Orsi, et Antonio Vella, alors responsable d’ENI pour l’Afrique du nord.
197 millions d’euros payés à Pearl Parteners
Les magistrats du parquet de Milan suspectent qu’une grande partie de l’argent versée en Algérie soit rentrée en Italie pour aller dans les comptes du Manager du groupe pétrolier Italien.
D’après les actes de l’enquête du procureur de Milan, la valeur de l’argent rapatrié en Italie est estimée à 13 millions d’euros, et que d’autres 11 millions d’euros étaient protégés. Une grande partie de ces 11 millions protégés fut réinvestie dans l’immobilier.
Le parquet de Milan, dans son enquête de corruption internationale, présume que Saipem et ses filiales auraient versé 197.934.798 d’euros à Pearl Parteners, pour l’obtention de sept contrats en Algérie d’une valeur de 8 milliards d’euros.