Un coup d’Etat royal a eu lieu mercredi 21 juin 2017 en Arabie saoudite avec la décision du roi Salman Ben Abdelaziz Al-Saoud de désigner son fils Mohammed Ben Salman au rang de prince héritier.
Son neveu, Mohammed Ben Nayef, qui occupait, le titre de Prince héritier, en sus des fonctions de ministre de l’intérieur, a été écarté par décret royal. L’évolution qui n’a rien d’une surprise semble avoir été accélérée par la crise actuelle dans la région du Golfe.
L’ancien prince héritier déchu, longtemps à la tête des services de renseignements, a été relevé de toutes des fonctions. Il a rapidement annoncé son « allégeance » à Mohamed Ben Salman, rapportent les médias du Golfe.
En vertu du décret royal publié aujourd’hui, Mohammed bin Salman, 31 ans, est désigné prince héritier et donc futur roi d’Arabie saoudite. Il devient également vice-Premier ministre tout en conservant ses portefeuilles actuels, dont celui de la Défense. Mohammed bin Salman a déjà marqué la politique de l’Arabie saoudite en étant l’instigateur de la guerre que mène l’Arabie saoudite au Yémen, il également le promoteur d’une nouvelle politique économique dans le pays.
Un grand appétit pour le pouvoir
La décision du roi de désigner son fils peut en effet être qualifiée de véritable coup d’Etat royal car elle met fin au mode de succession fondé sur une transmission du pouvoir entre frères établi depuis la fondation du royaume. Agé de trente-un ans seulement, Mohamed Bin Salman, dont l’appétit pour le pouvoir est affiché, est assuré – sauf accident – d’être un futur roi qui a du temps devant lui.
En attendant une éventuelle abdication de son père en sa faveur, le nouveau prince héritier dispose déjà de larges pouvoirs: il cumule les postes de vice-Premier ministre, ministre de la Défense, conseiller spécial du souverain. Il préside également le Conseil des affaires économiques et de développement, en charge de la Saudi Aramco, la plus grande compagnie productrice de pétrole dans le monde.