Aucun praticien de la santé sur le territoire national n’a encore reçu la prime de risque exceptionnelle décidée par Abdelmadjid Tebboune au profit du personnel du secteur, qui est aux avant-postes face à l’épidémie du Coronavirus, a confirmé le président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), Dr Lyes Merabet, à Maghreb Émergent ce jeudi 11 juin 2020.
Les promesses faites par des autorités aux professionnels de la santé n’ont pas été tenues. La prime devait être attribuée pendant trois mois renouvelables à compter du mois de mars. « Nous sommes déjà au mois de juin et aucune prime relative aux trois premiers mois n’a été versée. Pire, la période ne sera vraisemblablement pas renouvelée » a signalé notre source.
En outre, les employés de la santé ont pris connaissance d’une correspondance envoyée par le secrétariat général du ministère de la Santé aux directeurs des établissements hospitaliers publics relevant du secteur de référence, leur demandant d’établir une liste nominative des praticiens de la santé « concernés par la prime exceptionnelle », le cadre de la lutte contre le Covid-19.
Une mesure qui a suscité la colère chez certains professionnels de la santé dans le secteur public. Pour Lyes Merabet, tous ceux qui travaillent dans ces établissements sont exposés à un risque de contamination par le virus et devraient donc bénéficier tous ensemble de ladite prime.
« Le patient n’atterrit pas directement dans le service réservé à la maladie du Coronavirus, il passe par les urgences, le consultation, la radiologie et les salles de soins. La pharmacie, les agents d’entretien et d’autres employés sont engagés dans la lutte contre le virus, au même titre que leurs collègues » a martelé le président du syndicat.
Selon le Dr Merabet, cette prime ne devrait pas être un privilège, d’autant plus que les praticiens de la santé n’ont bénéficié d’aucune prise en charge ni même d’un simple dépistage. « Le personnel vit sous pression psychologique et morale, en l’absence de prise en charge, les praticiens représentent un risque pour leurs familles. Plusieurs d’entre eux ont été atteints du virus, d’autres l’ont payé de leur propre vie » a-t-il regretté.
On outre, les médecins et employés de plusieurs centres hospitaliers au niveau de certaines wilayas n’ont pas reçu leurs derniers salaires. Le retard est imputable à la lenteur administrative relative aux autorisations délivrées par le ministère des finances à celui de la Santé, afin que ce dernier puisse procéder au paiement à découvert.