Le président tunisien, Kaïs Saïed, a déclaré cette semaine que la coopération entre la Tunisie et le Groupe de la Banque mondiale doit être alignée sur les choix souverains du peuple tunisien, et non dictée par les exigences du Fonds monétaire international (FMI).
Ces propos ont été tenus lors de sa rencontre avec Ousmane Dion, vice-président du Groupe de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, au Palais de Carthage à Tunis. Dans un communiqué publié par la présidence tunisienne, Kaïs Saïed a souligné que cette coopération « doit respecter les choix du peuple tunisien » et qu’elle ne doit pas s’inscrire « dans le cadre des diktats rejetés du Fonds monétaire international ».
Le chef de l’État avait déjà exprimé son opposition aux mesures exigées par le FMI, les qualifiant de « diktats ». Il a averti que leur mise en œuvre risquerait de déstabiliser la paix sociale dans le pays. À cet égard, il a exhorté les Tunisiens à miser sur leurs propres ressources et à renforcer leur résilience collective.
Depuis octobre 2022, les négociations entre la Tunisie et le FMI, visant un prêt de 1,9 milliard de dollars, restent dans l’impasse. Le FMI conditionne ce financement à l’application d’un programme de réformes comprenant, entre autres, la réduction des subventions sur les produits énergétiques et alimentaires, la diminution des salaires publics et la restructuration des entreprises publiques – des propositions rejetées par les autorités tunisiennes.
De son côté, la Banque mondiale a réaffirmé, le 14 mai, sa volonté d’accompagner la Tunisie dans la mise en œuvre de ses réformes économiques et sociales, à un moment où le pays traverse une crise financière majeure.