Les acteurs du bâtiment et de la construction peuvent-ils être au rendez-vous des défis qui les attendent? Oui, si on développe tout ce qui est amont de l’entreprise, répond Brahim Hasnaoui PDG du groupe éponyme invité du Direct de Radio M, la webradio de Maghreb Emergent.
« Une entreprise n’a pas besoin d’investir dans une centrale à béton si le béton était disponible. Elle n’a pas non plus besoin de faire son propre ferraillage s’il y avait des usines spécialisées dans le façonnage de l’acier ». Lors de son passage ce mercredi dans le Direct de Radio M, le patron du groupe Hasnaoui souligne la nécessité de développer le maximum d’activités en amont de l’entreprise et cela dans la finalité de réduire les charges de celle-ci. Il appelle aussi au développement des services. « Il y a par exemple les coffrages modulaires qui permettent de travailler beaucoup mieux et moins cher. Malheureusement, ce sont des équipements qui coûtent trop cher à l’entreprise. Or, ailleurs une entreprise n’achète pas son coffrage mais elle le loue. Elle n’a pas besoin d’acheter mais elle loue sa grue etc. », observe-t-il. Donc, c’est une activité de service à développer. Le nombre et la hauteur des chantiers diffèrent et l’entreprise n’a pas besoin de s’équiper à chaque fois », estime M. Hasnaoui. Si tout cet écosystème était disponible, l’entreprise de réalisation peut enfin se consacrer à son cœur de métier : l’étude et la réalisation. « Aujourd’hui, le système algérien favorise beaucoup plus les entreprises étrangères que locales. Souvent, même pour les logements sociaux les Chinois sont mieux rémunérés que les Algériens, observe-t-il.
L’Algérie paie trop cher la main d’œuvre chinoise
Le patron du groupe Hasnaoui remet en cause la législation de travail qui impose aux nationaux un volume de 40 heures maximum par semaine. « Le chinois travaille 10 heures par jour 7j/7. C’est tout à fait normal qu’il produise 2 fois plus pour la même durée. Cela signifie que la réglementation ne s’applique pas aux étrangers », souligne Hasnaoui. Il appelle à permettre aux entreprises algériennes de recruter des mains d’œuvre pakistanaises, de sorte à ce qu’elles aient les mêmes chances que les entreprises chinoises. Aujourd’hui, l’Algérie paie trop cher la main d’œuvre chinoise, estime-t-il. Le pays pourrait même profiter de la main d’œuvre étrangère pour former sa propre main d’œuvre, selon Hasnaoui. Ce dernier appelle à la spécialisation de la main d’œuvre en travaillant sur des cycles courts. « Un maçon spécialisé dans le corps d’état peut être formé en deux mois et sera prêt au bout du sixième ». La formation peut même se faire au sein de l’entreprise.
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