Dans son édition du 8 mai, correspondant à l’anniversaire de la tragédie du 8 mai 1945, la revue El Djeich, organe officiel du ministère de la Défense nationale, est revenue sur le discours donné par Ahmed Gaid Salah le 30 avril dernier lors de sa visite de la 5e région militaire.
Ce discours qui avait été adouci le lendemain par un communiqué de presse, intimait l’ordre à la population de rentrer chez elle et de laisser faire l’armée qui prendrait sur elle la charge du nettoyage et de la bonne marche de la transition en concordance avec la constitution.
L’éditorial d’El Djeich est revenu pour mettre une couche de virulence sur les propos d’Ahmed Gaid Salah en y glissant des réponses à des situations qui se sont déroulées après la visite à la 5e région, comme les éditoriaux de Khaled Nezzar et de Mouloud Hamrouche. Ou en réponse aux messages qui lui étaient adressés lors des manifestations du vendredi 3 mai et du mardi 7 mai.
Le ton utilisé est dur, il stigmatise de manière directe ceux qui osent s’opposer au plan dicté par bribes lors des précédents discours. Le vice-ministre de la Défense d’emblée fait le parallèle entre les massacres du 8 mai 45 et la situation que nous vivons aujourd’hui, pour lui, ce sont les mêmes personnes qui ont soutenu l’oppression et l’agression contre le peuple durant cette période, qui sont aujourd’hui derrière les complots qui ont pour but d’entraîner le pays vers l’anarchie et le chaos.
Théorie du complot omniprésente
Parlant de ces personnes, Gaid Salah, cité par El Djeich dira : « Ces individus là, qui ont intentionnellement causé cette crise, sont ceux-là mêmes qui tentent aujourd’hui d’infiltrer les marches, brandissant des slogans suspects et tendancieux qui incitent à entraver toutes les initiatives constructives permettant le dénouement de la crise. Ils ont ainsi démontré qu’ils sont l’ennemi du peuple, lequel sait pertinemment comment mettre en échec, en compagnie de son armée, ces complots et mener le pays vers un havre de paix ». La phrase est claire, les slogans brandi lors des deux dernières marches et qui s’adressaient directement à lui ou qui demandaient l’annulation des élections considérées comme illégitimes, sont en réalité des agents manipulés.
L’éditorialiste n’explique pas la raison de l’affluence non discontinue lors des différentes manifestations, sur l’ensemble du territoire mais affirme tout de même que le peuple avait compris la manipulation et rejeté ces personnes, qui se sont réfugiées sur les canaux d’information et les réseaux sociaux pour continuer leurs activités subversive. On peut lire: « Après que le peuple algérien les ait démasqués et rejetés fermement et définitivement, ils ont fait de certains canaux d’information connus et des réseaux sociaux un moyen pour tenter de réaliser des agendas douteux, en menant des campagnes méthodiques autant que tendancieuses dans le but d’abuser l’opinion publique pour distiller leurs mensonges et leurs élucubrations dans une vaine tentative de porter atteinte au lien existentiel et étroit qui unit le peuple à son armée, d’ébranler sa cohésion et la confiance mutuelle qui les anime ».
Et d’ajouter » il n’est pas surprenant de voir que ce sont les mêmes voix qui avaient sollicité l’intervention de l’armée dans le champ politique durant les précédentes décennies qui tentent aujourd’hui, sournoisement, de l’entraîner sur cette voie en cette étape cruciale. Ceci par des voies multiples dont la plus courante est de faire pression, à travers des «messages ouverts», «débats», «avis» et «points de vue» publiés dans les colonnes de certains médias, appelant à une période de transition calquée à leur mesure, durant laquelle ils se conduiront comme il leur plaira et feront passer leurs projets et les agendas de leurs parrains qui vouent à l’Algérie et à son peuple une haine et une rancœur infinies. »
Oubliant que le patron de l’ANP avait traité en début de « Hirak » les citoyens qui étaient sortis d' »égarés » et qu’il avait affirmé le 16 mars que l’ANP garantirait la sécurité des élections du 18 avril, avant de tourner casaque le 26 mars, soit plus d’un mois après le début du mouvement pur le changement, l’éditorialiste d’El Djeich, charge violemment ceux qui d’érigeraient comme portes-paroles du « Hirak ». « Afin de concrétiser leurs vils desseins, ces revanchards tentent de mettre la main sur ce «Hirak» pacifique et de prendre le train en marche pour servir leurs intérêts étroits en s’autoproclamant porte-parole du peuple, dans l’espoir de brouiller les cartes et de semer la confusion. Dans leurs manœuvres criminelles, ces mêmes parties n’oublient pas de lancer des campagnes féroces à travers certains porte-voix qui véhiculent toute leur rancoeur à l’encontre de l’ANP en lui reprochant son attitude patriotique et novembriste dont elle ne s’écartera jamais. » pouvions-nous lire dans l’édito. Mieux, l’auteur se félicite du fait que l’armée n’ai pas usé de violence contre le peuple tout au long du mouvement au grand dam de « ceux qui vouent une animosité profonde à l’Algérie et à son peuple, et ce, malheureusement, en conspirant avec des parties intérieures, qui ont vendu leur âme et ont hypothéqué l’avenir de leurs concitoyens pour des fins et des intérêts personnels étroits ».
Une justice intègre selon Gaid Salah
Pour le chef d’état-major, il existerait une harmonie et un alignement entre les objectifs du peuple concernant le changement et ceux de l’armée. Même si à aucun moment, cette vision n’est clairement explicitée.
Ce changement pourrait-être matérialisé en l’arrestation de personnalités politiques, économiques et sécuritaires du régime Bouteflika. L’éditorialiste d’El Djeich, s’insurgera d’ailleurs contre ceux qui ont osé dénigrer le travail de la justice ou qui y ont vu une mise en scène. Contre ceux là il écrira «le Commandement de l’Armée nationale populaire a donné les garanties suffisantes et s’est engagé à accompagner la justice dans l’accomplissement de ses missions nobles et sensibles, après s’être affranchie de toutes les contraintes, pressions et diktats, ces mêmes parties tentent de faire accroire aux Algériens que cette démarche de la justice de dépoussiérer les dossiers de corruption, intervient sur ordre de l’institution militaire, dans une tentative sournoise d’entraver l’action de la justice et de saper sa détermination à continuer d’accomplir les missions qui lui sont assignées, conformément au droit et aux lois de la République. Sinon, comment expliquer que dès le lancement par la justice de l’opération d’investigation sur ces dossiers, une campagne de dénigrement a vu le jour, émettant des doutes sur le sérieux de l’opération et jetant le discrédit sur l’intégrité de la justice, en prétendant qu’il s’agit d’une campagne de vengeance et de règlement de comptes». En somme, la justice en tant qu’institution est totalement intègre et n’a rien à se reprocher et que le fait d’émettre des doutes sur ce postulat, placerais son auteur dans la catégorie des comploteurs, dont les plans sont inéluctablement voués à l’échec.
Le texte à lire Source : Revue El Djeich 8 mai 2019
En ce mois où notre peuple commémore le 75e anniversaire des massacres du 8 Mai 1945, reflétant les images glorieuses de sa résilience et de résistance à une colonisation de peuplement qui a échoué dans sa tentative de le soumettre et d’infléchir sa soif de liberté, en dépit de son recours à toutes les formes d’oppression et de répression, notre pays traverse une crise que certains parmi ceux qui ont vendu leur conscience, qui n’en ont cure de l’intérêt supérieur du pays et qui vont même jusqu’à tramer des complots contre la patrie, voudraient voir perdurer en rejetant toutes les solutions disponibles et possibles, à même de permettre à notre pays de surmonter cette épreuve, et donc de couper la route aux aventuristes qui concoctent des plans et projettent de les exécuter à tous les échelons, dans le but d’entraîner le pays vers l’anarchie et le chaos. A ce propos, le viceministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, a affirmé lors de la visite de travail et d’inspection qu’il a effectuée dernièrement dans la 5e Région militaire que nous sommes «en cours de démantèlement des bombes à retardement dont le peuple algérien connaît pertinemment qui les a semées dans toutes les institutions de l’Etat, et que cette crise, dont nous n’avions guère besoin, a été inventée dans le but de semer les graines de la déstabilisation en Algérie, en créant un environnement propice au vide constitutionnel. Ces individus là, qui ont intentionnellement causé cette crise, sont ceux-là mêmes qui tentent aujourd’hui d’infiltrer les marches, brandissant des slogans suspects et tendancieux qui incitent à entraver toutes les initiatives constructives permettant le dénouement de la crise. Ils ont ainsi démontré qu’ils sont l’ennemi du peuple, lequel sait pertinemment comment mettre en échec, en compagnie de son armée, ces complots et mener le pays vers un havre de paix». En vérité, durant ses marches pacifiques, le peuple algérien qui a exprimé sans aucune ambigüité ses revendications légitimes qui portent dans l’ensemble sur l’avènement d’une Algérie nouvelle, a fait montre d’une grande conscience de l’importance des défis et du caractère sensible de la conjoncture que traverse notre pays, tout comme il est au fait de la nature abjecte du plan que certaines parties voudraient mettre à exécution par procuration pour certains parrains désormais connus de tous. Aujourd’hui, nul n’ignore que les exécutants de ce plan machiavélique, ceux qui leur ont confié cette tâche et ceux qui gravitent dans leur giron, ont attendu, durant toutes les années passées, la moindre occasion pour le mettre à exécution en ayant recours à diverses voies et moyens. Après que le peuple algérien les ait démasqués et rejetés fermement et définitivement, ils ont fait de certains canaux d’information connus et des réseaux sociaux un moyen pour tenter de réaliser des agendas douteux, en menant des campagnes méthodiques autant que tendancieuses dans le but d’abuser l’opinion publique pour distiller leurs mensonges et leurs élucubrations dans une vaine tentative de porter atteinte au lien existentiel et étroit qui unit le peuple à son armée, d’ébranler sa cohésion et la confiance mutuelle qui les anime. Aussi, il n’est pas surprenant de voir que ce sont les mêmes voix qui avaient sollicité l’intervention de l’armée dans le champ politique durant les précédentes décennies qui tentent aujourd’hui, sournoisement, de l’entraîner sur cette voie en cette étape cruciale. Ceci par des voies multiples dont la plus courante est de faire pression, à travers des «messages ouverts», «débats», «avis» et «points de vue» publiés dans les colonnes de certains médias, appelant à une période de transition calquée à leur mesure, durant laquelle ils se conduiront comme il leur plaira et feront passer leurs projets et les agendas de leurs parrains qui vouent à l’Algérie et à son peuple une haine et une rancœur infinies. Afin de concrétiser leurs vils desseins, ces revanchards tentent de mettre la main sur ce «Hirak» pacifique et de prendre le train en marche pour servir leurs intérêts étroits en s’autoproclamant porte-parole du peuple, dans l’espoir de brouiller les cartes et de semer la confusion. Dans leurs manœuvres criminelles, ces mêmes parties n’oublient pas de lancer des campagnes féroces à travers certains porte-voix qui véhiculent toute leur rancoeur à l’encontre de l’ANP en lui reprochant son attitude patriotique et novembriste dont elle ne s’écartera jamais. Le comportement hystérique qui a fait perdre le Nord à ces parties, est essentiellement dû au refus catégorique du Commandement de notre armée de verser une seule goutte de sang du peuple, depuis le début des marches pacifiques, et sa détermination à faire barrage à tous ceux qui tenteraient d’ébranler la stabilité du pays et d’attenter à l’unité du peuple. Cette position honorable et historique de l’institution militaire a été réaffirmée par le vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, en affirmant que «l’alignement de l’ANP aux côtés du peuple afin d’atteindre ses objectifs visant à opérer le changement escompté et sa mobilisation continue pour accompagner les Algériens dans leurs marches pacifiques et leur sécurisation procède de l’harmonie et de la concordance dans les visions et la démarche empruntée entre le peuple et son armée. Une harmonie qui semble déranger ceux qui vouent une animosité profonde à l’Algérie et à son peuple, et ce, malheureusement, en conspirant avec des parties intérieures, qui ont vendu leur âme et ont hypothéqué l’avenir de leurs concitoyens pour des fins et des intérêts personnels étroits». Et d’ajouter en s’adressant au peuple : «Ce à quoi vous aspirez par votre élan populaire, en termes de nobles objectifs, que nous saluons, requiert de nous tous de faire preuve de perspicacité et de sagesse afin de mettre en échec toutes les conspirations qui se trament contre notre patrie. Ainsi, nous dépasserons ensemble et en toute sécurité cette étape dans l’histoire de notre nation.» Le projet cité plus haut est désormais démasqué et connu de tous, d’autant que le peuple algérien en connaît la nature, ses visées, ses concepteurs ainsi que ses divers exécutants. Ainsi, et outre les menées visant la sécurité et la stabilité dont jouit le peuple algérien à travers tout le territoire national, au moment où la justice s’est mise en route afin de désamorcer les mines et épurer différents secteurs atteints par la corruption, il a souligné que: «le Commandement de l’Armée nationale populaire a donné les garanties suffisantes et s’est engagé à accompagner la justice dans l’accomplissement de ses missions nobles et sensibles, après s’être affranchie de toutes les contraintes, pressions et diktats, ces mêmes parties tentent de faire accroire aux Algériens que cette démarche de la justice de dépoussiérer les dossiers de corruption, intervient sur ordre de l’institution militaire, dans une tentative sournoise d’entraver l’action de la justice et de saper sa détermination à continuer d’accomplir les missions qui lui sont assignées, conformément au droit et aux lois de la République. Sinon, comment expliquer que dès le lancement par la justice de l’opération d’investigation sur ces dossiers, une campagne de dénigrement a vu le jour, émettant des doutes sur le sérieux de l’opération et jetant le discrédit sur l’intégrité de la justice, en prétendant qu’il s’agit d’une campagne de vengeance et de règlement de comptes. En tout état de cause, les projets et plans concoctés par cette poignée de comploteurs sont inéluctablement voués à l’échec, y compris celui visant à briser la cohésion entre le peuple et son armée. Pour sa part, l’ANP demeurera aux côtés du peuple jusqu’à ce qu’il atteigne ses objectifs de concrétiser le changement attendu comme elle demeurera mobilisée en permanence pour accompagner le peuple et le protéger des agissements d’individus que le temps a fini par dévoiler les contours du vil complot qu’ils ont mis en œuvre contre la patrie des chouhada»