Le Café presse s’est décalé au samedi pour pouvoir décrypter le résultat d’une élection où la seule surprise est la reconnaissance officielle d’un haut niveau d’abstention. Autre sujet dominant, le général Toufik est-il, avec Benflis, le grand perdant du vote ? Avis très partagés.
Les chiffres officiels peuvent-ils servir, malgré les fortes suspicions de leur gonflement, de base de lecture et d’analyse de la situation politique du pays ? Même si la tendance générale est de douter de la véracité du chiffre officiel, on constate, néanmoins, que le pouvoir est « contraint » de prendre acte de la tendance générale à l’abstention. Et même s’il est admis que les boycotteurs ne peuvent s’approprier ce taux élevé d’abstention, il n’en est pas significatif de la défiance des algériens à l’égard du jeu politique dans le cadre du système. La formalité électorale a été faite, la crise du régime demeure. Ali Benflis, grand perdant de l’élection, se retrouve, malgré lui ou volontairement cela se discute, dans le rôle du super-lièvre qui a donné du « crédit » à l’élection.
Départ du général Toufik ? Pas si sûr
Le Bouteflika 4 s’engage mais la formalité électorale comptera-t-elle dans les batailles à l’intérieur du régime ? Réponses contrastées. Le clan présidentiel est en bien meilleure situation après le scrutin qu’avant puisqu’il s’offre formellement un bail de cinq ans. Avis contredit : si en dehors du système on doute ouvertement de la vérité des chiffres, à l’intérieur on connaît les chiffres «réels ». Ils ne sont donc pas un élément significatif de la négociation ou du bras de fer. D’où la prudente réserve à l’idée que le général Toufik, chef du DRS, se retrouverait dans la même posture que feu le général Mohamed Lamari, après la présidentielle de 2004. Dans la cuisine du café presse, on note que les rapports de force réels ne sont pas vraiment connus, la cuisine du pouvoir étant infiniment opaque. Contrairement à la cuisine de Radio M. Bonne écoute !