Jouissant de l’appui de la communauté internationale, le cinquième round du dialogue inter-malien tâtonne en raison de désaccord sur les points litigieux. Le chef du gouvernement malien Modibo Keita arrive à Alger dans un climat de froideur avec les médiateurs.
Le nouveau round des négociations inter-malienne qui débutent ce mardi à Alger entre l’Etat malien représenté par le chef de la diplomatie de l’Intégration et de la Coopération Internationale Abdulaye Diop d’un coté, et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l’Azawad (CPA), la Coordination des mouvements et fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l’Azawad, de l’autre ; bute devant le rejet de l’accord de cessation immédiate des hostilités, formulé dimanche par la communauté internationale.
Cet accord a été émis aux participants à la réunion extraordinaire qui se déroule depuis le 6 février à Alger, entre les parties maliennes en conflit et organisée dans le cadre du Comité de Suivi et d’Evaluation (CSE), en préparation de la réunion de ce mardi. Il a été rejeté ce mardi par les unionistes en raison de son caractère « exclusionniste et non inclusif », selon le quotidien malien MaliActu. Les parties ne se sont pas entendues sur le respect des modalités d’application du cessez-le-feu du 23 mai 2014 signées le 13 juin dernier, selon la même source.
Modibo Keïta en déplacement à Alger
Le chef du gouvernement malien Modibo Keïta fait également un déplacement à Alger ce mardi, au lendemain de sa réponse à la diplomatie algérienne qui reprochait au Mali d’avoir envoyé une délégation de personnalités « n’ayant pas la compétence de prendre une décision importante », soutient le journal malien. « Nous avions envoyé un haut fonctionnaire, un ancien ministre. Ce n’est pas un second couteau. Lui et les officiers supérieurs dépêchés ont toutes les compétences pour faire l’état des lieux car il s’agissait seulement de faire le bilan de l’accord de Ouagadougou », avait-il déclaré.
Samedi, une réunion d’évaluation de l’équipe de médiation du dialogue inter malien s’est tenue à Alger, en présence du chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), Hamdi Mongi.
En juillet dernier, Alger a pu réunir pour la première fois toutes les parties belligérantes autour d’une même table des négociations depuis la proclamation unilatérale d’un Etat indépendant dans l’Azawad par le MNLA au début de l’année 2012 jusqu’aux dernières élections municipales durant le printemps 2014 en passant par l’élection du président IBK en août 2013. La réunion de juillet à Alger était qualifiée de succès diplomatique par la communauté internationale.
L’appui international au 5e round du dialogue inter-malien d’Alger
Le président français François Hollande a réaffirmé à la veille du 5e round du dialogue inter-malien d’Alger le « plein soutien » de la France à la médiation algérienne dans ce processus. Les chefs de la diplomatie de l’Union Européenne ont également apporté leur soutien à l’initiative algérienne, à travers l’appel formulé hier dans un communiqué rendu public à l’issue d’une session ministérielle à Bruxelles, à saisir l’opportunité d’Alger pour le dialogue et la réconciliation.
Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a appelé samedi dernier, les partis du dialogue malien à « reprendre sans tarder » les négociations de paix entamées à Alger. La médiation menée par l’Algérie pour la résolution de cette crise du Nord Mali a proposé un accord comportant « la préservation et le respect de l’intégrité territoriale, le respect de la souveraineté nationale du pays, le respect du caractère laïc et républicain, de même que la forme unitaire de l’Etat malien entre autres».