L’expert en politique sociale M. Nouredine Bouderba, remit en cause la fiabilité des explications données par le directeur général de la Caisse nationale des retraites (CNR), M. Slimane Melouka, sur les causes du déficit de la CNR.
Selon l’expert, les raisons invoquées par le DG de la CNR pour justifier le déficit annoncé, ne peuvent pas tenir la route. « Ces déclarations répétées ne visent, en réalité, qu’à passer sous silence les véritables causes du déséquilibre financier de la CNR que je pourrais résumer comme suit : le pilotage à vue du secteur, mauvaise gestion des caisses qui s’opère dans l’opacité totale, évasion sociale, absence d’une politique de mobilisation de ressources au profit du système de sécurité sociale et enfin imputation aux caisses de dépenses indues qu’elles ne devraient pas prendre en charge », a écrie l’expert sur sa page Facebook.
Il a affirmé, à ce propos, que pour qu’elle retrouve l’équilibre financier, la CNR a besoin de 5 cotisants pour un retraité.
« Pour en venir au Ratio d’équilibre « cinq cotisants pour un retraité » je mets au défi le DG de la CNR et tous les responsables et experts qui défendent cette thèse de citer un seul auteur sérieux qui aurait affirmé cela, une seule étude qui aurait abouti à cette conclusion ou bien encore un seul pays qui aurait ce ratio est en vigueur’’, a-t-il ajouté.
Le « Ratio d’équilibre » pour l’année 2019, calculé par l’expert, qui permettrait aux cotisations de couvrir l’ensemble des dépenses de la CNR et de la CNAS est de 2.33 cotisants pour un retraité et non 5 cotisants par retraité. Ceci en tenant compte bien sûr des dépenses de solidarité nationale à la charge de l’État et de la taxe sur les importations affectée à la sécurité sociale.
Enfin, Bouderba appelle le CNR de rendre public ses bilans. « En conclusion tout en me tenant prêt à un débat public avec toute personne défendant la thèse des officiels-experts je demande à la CNR de rendre public ses comptes, comme l’oblige la réglementation en vigueur, et de procéder à la mise à jour semestrielle de sa page internet relative à l’évolution du nombre des retraités qui reste curieusement bloquée à la date du 31 décembre 2018’’, note-t-il.