Dix-huit associations de l’émigration maghrébine en France organisent « Cinq heures pour les libertés au Maghreb », samedi 10 juin 2023 (12h-17h), à la Bourse du travail de Paris (85, rue Charlot, 75003 Paris).
Cette initiative fait suite à la déclaration intitulée « Les régimes du Grand Maghreb ne convergent que pour réprimer leurs peuples »(29 mars 2023), qui s’inquiète de la recrudescence de la répression quasi simultanée dans tout l’espace maghrébin, et appelle à «unifier [nos] forces maghrébines, civiles et politiques, pour faire face à l’oppression et pour nous engager, par des actions communes, dans la solidarité avec tous les détenu·e·s, les réprimé·e·s, les marginalisé·e·s ».
Témoignage de solidarité, cette rencontre-débat sera aussi un moment d’échanges d’analyses, de réflexions et d’informations sur la répression en cours, aux fins d’engager une veille et une mobilisation collectives et persévérantes, s’agissant de luttes démocratiques au long cours pour un Etat de droit et les libertés.
* Déclaration signée par plus de trois cents personnalités et quarante organisations maghrébines, publiée, début avril dernier, dans plusieurs sites électroniques maghrébins et français, dont le site « Ihsane El Kadi Solidaires » :
« Cinq heures pour les libertés au Maghreb/Tamazgha »
Samedi 10 juin 2023, de 12 h à 17 h
Bourse du travail
Il semble que les rêves des peuples de la région se soient évaporés aujourd’hui, après l’espoir suscité par ce qu’on a appelé le «printemps arabe », qui a concerné, à divers degrés, la Tunisie, l’Égypte, la Libye, le Maroc puis, plus tard, l’Algérie, dont le Hirak a réussi non seulement à annuler la reconduction pour un cinquième mandat d’un président malade, épuisé et absent de la scène politique, mais aussi à revendiquer pendant des mois la liberté, la justice, la pluralité et la démocratie.
Au-delà de l’analyse des répercussions sur la transition démocratique en Tunisie après le 25 juillet 2021, ou des causes de la guerre civile et de l’ingérence étrangère en Libye, ou des violations croissantes des droits et libertés à la suite des élections algériennes, ou de l’usage par l’État marocain de « techniques sournoises » d’un code pénal obsolète et contesté, de campagnes de harcèlement et de diffamation pour réprimer davantage la société civile et les journalistes indépendants, ou encore des atteintes aux libertés en Mauritanie, ou des violations de droits humains contre des militant·e·s indépendantistes sahraoui·e·s, nous sommes aujourd’hui interpellés, en tant que militant·e·s associatif·ve·s, syndicalistes et politiques, intellectuel·le·s et artistes au sein de l’espace maghrébin et ailleurs, à plus de coordination et de solidarité pour :
– redynamiser et défendre notre slogan que nous avons portépendant des décennies, le slogan d’un « Maghreb des peuples »qui revendique la liberté, la justice, l’égalité, la pluralité et la démocratie ;
– unifier nos forces maghrébines, civiles et politiques, pour faire face à l’oppression et pour nous engager, par des actions communes, dans la solidarité avec tous les détenu·e·s, les réprimé·e·s, les marginalisé·e·s : déclarations, séminaires, réunions et manifestations ;
– dénoncer toutes les agressions et les violations des droits et libertés perpétrées par le pouvoir dans chacun des pays du Maghreb, en les considérant comme une agression à l’encontre de tous les peuples de la région ;
– soutenir les luttes des femmes pour l’égalité.
Programme
12 heures – 13 heures : Accueil. Exposition.
Mot d’ouverture et introduction du séminaire : Tewfik Allal.
13 heures – 15 heures : Les peuples du Maghreb entre l’oppression et l’aspiration à la démocratie
Khadija Mohsen-Finan, politologue, spécialiste du Maghreb, membre de la rédaction d’Orient XXI : « De la difficulté de s’opposer aux différents régimes au Maghreb, des indépendances à aujourd’hui ».
Omar Brouksy, journaliste indépendant, professeur de droit constitutionnel : « La liberté d’expression et de la presse au Maghreb »
Mouloud Boumghar, professeur de droit public : « L’appareil judiciaire, instrument de la répression au Maghreb : le cas algérien ».
Modération : Soad Frikech et Cheïma Benhamida.
15 heures – 17 heures : Les libertés et les droits humains dans la région : état des lieux de la répression
Khadija Ryadi, coordinatrice de la Coordination maghrébine des organisations des droits humains (CMODH), lauréate du prix des droits humains 2013 des Nations unies.
Aïssa Rahmoune, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH, dissoute), vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH).
Hakim Fekih, blogueur, membre du Comité pour le respect des libertés et des droits humains en Tunisie (CRLDHT).
Marouan Tashani, ancien juge, directeur du Center for Human Rights Defender Association (CHRDA).
Diko Hanoune, secrétaire général de l’Association des haratines de Mauritanie en Europe (AHME).
Bachir Moutik, membre de l’Association des familles des prisonniers et des disparus sahraouis (AFAPREDESA).
Modération : Sanhadja Akhrouf et Lila Tamensurt.
Conclusion : Ayad Ahram, défenseur de droits humains.
Séminaire organisé par Actions-détenus (AD) – Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA) – Association démocratique des Tunisiens en France (ADTF) – Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM) – Association des familles des prisonniers et disparus sahraouis (AFAPREDESA) – Association marocaine des droits humains-Île de France (AMDH-IdF) – Association des Marocains en France (AMF) – Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF) – Collectif des familles des disparus en Algérie (CFDA) – Comité pour le respect des libertés des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) – Coordination maghrébine des organisations des droits humains (CMODH) – Femmes plurielles (FP) – Fédération des Tunisiens citoyens des deux rives (FTCR) – Institut Mehdi-Ben Barka/Mémoire vivante – Libertés Algérie (LA) – Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) – Riposte internationale (RI) – Union des travailleurs immigrés tunisiens (UTIT).