Le prestigieux cabinet d’audit et de conseil Ernst&Young a organisé mercredi une conférence dédiée à l’économie algérienne sous le thème « l’économie du monde est en pleine reconfiguration, quelles opportunités pour l’Algérie? ». Plusieurs experts internationaux ont pris part (par visioconférence) à cet événement.
En effet, des personnalités du monde économiques et des chefs d’entreprise ont souligné mercredi les facteurs d’attractivité de l’Algérie en matière d’investissement, en saluant les mesures décidées par les pouvoirs publics en 2020 pour encourager les investisseurs étrangers.
Ils ont, d’abord, relevé l’existence de nombreuses opportunités d’investissement en Algérie dans divers secteurs d’activités et la disponibilité de multiples atouts, particulièrement la position du pays au sein de l’espace méditerranéen et africain, ainsi que le potentiel humain fort d’une jeunesse instruite et dynamique.
Dans ce contexte, l’économiste en chef de la région MENA de la Banque mondiale, Rabah Arezki, s’exprimant à partir de Washington, a mis l’accent sur le rôle de la jeunesse dans la lutte contre la pandémie du Coronavirus, à travers de nombreux projets réalisés dans les domaines du numérique, de la digitalisation, du e-commerce et des systèmes de paiement électronique.
Il a estimé que la numérisation des différents secteurs d’activités, initiés dans le contexte de la lutte contre l’épidémie, peuvent constituer des leviers de transformation de l’économie nationale, soutenant que la contribution de la diaspora favorisera la mise en place de cette « économie de réseaux ».
Par ailleurs, M. Rabah a insisté également sur l’instauration de la « confiance » au sein des milieux d’affaires pour surmonter la crise sanitaire actuelle qui a bouleversé, selon lui, l’économie mondiale.
L’Algérie appelée à saisir l’opportunité des relocalisations
Dans le même esprit, l’expert du cabinet Ernst & Young, Sami Zaoui, intervenant à partir de la Tunisie met l’accent sur l’abandon de la règle 51/49 % (vis-à-vis des secteurs dits non stratégiques) régissant l’investissement et la levée du droit de préemption de l’Etat sur les ventes de parts sociales cédées par un investisseur étranger, ainsi la suppression de l’article faisant obligation aux opérateurs de recourir uniquement au financement interne pour tout projet d’investissement.
Pour ce spécialiste, il s’agit-là de « nouvelles tendances » de l’économie algérienne qui vont permettre, selon lui, d’améliorer l’attractivité de l’Algérie à l’échelle régionale et mondiale.
Citant les domaines disposant d’un fort potentiel de croissance, l’expert d’Ernst & Young a évoqué plus particulièrement le secteur de l’industrie pharmaceutique, les services et l’agriculture.
Présentant une synthèse d’une étude du cabinet Ernst & Young sur l’état des investissements dans le monde à l’ère du Covid-19, Marc Lhermitte, expert en géostratégie et business, a soutenu, quant à lui, que 82 % des investisseurs européens souhaitaient relocaliser leurs activités en Europe et au Maghreb.
« L’Algérie peut saisir cette opportunité d’autant plus qu’elle dispose d’immenses potentialités dans les domaines du numérique, du tourisme et de l’énergie renouvelable », a recommandé cet intervenant, faisant observer que la concurrence va encore s’intensifier pour attirer des IDE au moment où les entreprises sont appelées à analyser leurs investissements à l’international en vue de procéder à des arbitrages.
La Covid-19 est un « facteur d’accélération et de transformation du modèle économique algérien » estime Sami Agli
Le président du FCE, Mohamed Sami Agli, a considéré, quant à lui, que la pandémie du Covid-19 est un « facteur d’accélération et de transformation du modèle économique algérien, jusque-là basé sur la rente et les hydrocarbures ».
Estimant que l’Algérie est « en transition » économique, M. Agli a formulé le vœu de voir des investisseurs étrangers associés dans une logique de partenariat gagnant-gagnant aux projets de croissance et de diversification lancés en Algérie.
Dans ce contexte, il a énuméré les principaux secteurs à fort potentiel de développement, à savoir la production industrielle, l’agriculture, l’agro-industrie, les filières de transformation, l’industrie manufacturière, l’industrie minière, la pétrochimie, les énergies renouvelables et l’industrie du digital.
Le président du FCE a mis en avant aussi la possibilité de relocalisation des chaines de valeur industrielles, soutenant que l’Algérie avec sa proximité avec l’Europe et sa position géographique en Afrique peut devenir un partenaire dans tous les secteurs ».
« Cette année et celles qui suivront constituent une véritable fenêtre de tir pour investir dans notre pays, tant les relais de croissance sont devenus concrets. Le marché algérien, que vous connaissez à travers les centaines d’entreprises françaises présentes en Algérie, regorgent de ressources naturelles sans équivalent dans tous les secteurs économiques », a encore souligné M. Agli, tout en évoquant le potentiel de la jeunesse algérienne, qu’il a loué pour son engagement et son sens des responsabilités.
Avec APS