Des milliers de personnes ont marché dimanche dans la capitale économique marocaine Casablanca, pour appeler le gouvernement à reprendre le dialogue avec les centrales syndicales sur les dossiers sociaux urgents, dont l’amélioration des salaires, la dignité des travailleurs et les libertés syndicales.
Plusieurs milliers de personnes, dont des militants associatifs, syndicalistes, intellectuels, universitaires ou simples travailleurs ont défilé sur les Boulevards de Casablanca pour dénoncer la dégradation des conditions de vie des citoyens et le silence du gouvernement sur la reprise du dialogue social. A l’appel de la Fédération démocratique du Travail (FDT), de l’Union marocaine du Travail (UMT) et de la Confédération démocratique du Travail (FDT), les manifestants ont dénoncé le blocage du dialogue social, et appelé le gouvernement à reprendre le cycle des réunions avec les syndicats pour examiner les dossiers sociaux en suspens.
Une démonstration de force des trois syndicats, qui ont placé cette marche nationale sous le slogan »pour la défense du pouvoir d’achat, la dignité, la liberté et la justice sociale ». Tout au long du parcours de la manifestation, les protestataires ont dénoncé l’indifférence du gouvernement face »aux revendications justes et légitimes de la classe ouvrière », et dénoncé »le manque de volonté réelle du gouvernement pour reprendre le dialogue social ».
Dialogue social en panne, syndicats en colère
Annoncée il y a une dizaine de jours, dans le cas où le gouvernement ne reprend pas le cycle de dialogue social, cette manifestation de protestation avait pour objectif d’amener le gouvernement de Abdelillah Benkirane à ouvrir la porte du dialogue social, fermée depuis avril 2013. Au mois de février, les trois syndicats avaient adressé un mémorandum au gouvernement, comportant une série de revendications. La réponse du chef du gouvernement a été qualifiée d’évasive car, même s’il a promis d’organiser ce dialogue social, aucune date n’a pour autant été fixée. »Nous avons accordé assez de temps au gouvernement mais malheureusement, il nous ignore. C’est quasiment du mépris », selon un syndicaliste.
Les revendications de l’UMT, la CDT et la FDT portent notamment sur la nécessité de mettre en oeuvre tous les engagements pris par l’exécutif notamment ceux en suspens relatifs à l’accord du 26 avril 2011, dont l’augmentation des salaires et des pensions, la réforme du système de retraite, pour faire face à la cherté de la vie et garantir une vie digne, outre le respect des libertés collectives et individuelles, particulièrement la liberté syndicale et le droit de grève. Le gouvernement doit faire »une lecture saine et positive du message que lui adresse aujourd’hui l’ensemble des fonctionnaires et des salariés », estime le secrétaire général de la FDT, Abderrahmane El Azzouzi.