Les défenseurs du boycott de l’élection présidentielle du 17 avril prochain ont réussi leur première grande sortie unitaire, vendredi, à la salle Harcha à Alger où des milliers d’Algériens ont répondu à l’appel.
Le rassemblement organisé par une coordination de plusieurs partis avait reçu l’autorisation des autorités dans ce qui semble être un changement dans la gestion des mouvements de contestation autour de l’élection présidentielle et du 4ème mandat. La dernière manifestation du mouvement Barakat, contrairement aux précédentes, a pu avoir lieu au niveau de la faculté d’Alger et n’a pas été empêchée. L’autorisation donnée aux partisans du boycott semble aller dans le même sens, mais il n’est pas certains que les autorités les laissent s’exprimer après le début officiel de la campagne électorale prévu dimanche.
Des responsables ont laissé entendre qu’une fois la campagne officielle lancée, les espaces sont réservés uniquement aux candidats. Mais les autorités devront faire avec une contestation, pacifique, qui monte et s’élargit. Parfois avec « l’aide » des partisans de Bouteflika comme ce fut le cas du « gag » de Abdelmalek Sellal qui a fini par mettre dans la rue des milliers de personnes à Batna et dans d’autres villes. La tentation des autorités de réserver l’espace uniquement aux participants aux présidentielles pourrait être dans les prochains jours source de nouvelles tensions.
Ali Benhadj présent
La coordination des partis ( MSP, RCD, Ennahda, Adala et Jil Djadid et des personnalités qui a organisé le meeting ont été rejoint dans la salle par le dirigeant du FIS, dissous, Ali Benhadj. Suivi par une galerie qui chantait « ya Ali Ya Abbas, El Jebha Rahi Labasse ». Maître Ali Yahia Abdenour et Said Sadi étaient également présents. La salle Harcha faisait en quelque sorte une « synthèse » entre des courants qui se sont affrontés durant les années 90 et qui semblent « unis » contre le régime.
« La rencontre d’aujourd’hui est le point de départ d’un changement sans précédent » en Algérie, a affirmé Mohsen Bellabas (RCD) tandis que Mohamed Douibi (Nahda) affirmait que le scrutin sera celui de la fraude et le prochain président « sera celui d’un clan ». Les boycotteurs ont marqué leur présence à la veille du début d’une campagne électorale officielle où il n’est pas certain qu’ils pourront à nouveau être « autorisés » à se rassembler.