Soixante-quatorze migrants clandestins, partis de Libye pour tenter de rallier l’île italienne de Lampedusa, ont été secourus jeudi par des pêcheurs tunisiens, extrêmement fatigués et en manque d’eau et de nourriture.
Après avoir erré cinq jours en mer, les migrants, originaires notamment du Bangladesh, du Ghana, du Nigeria, du Togo et du Libéria, ont dû leur salut à la présence de pêcheurs dans la zone où leur embarcation de fortune a chaviré. Le groupe de migrants avait pris la mer à Tajoura, près de Tripoli, selon un responsable régional du Croissant-Rouge tunisien.
Les migrants se dirigeaient vers l’île italienne de Lampedusa mais se sont perdus pendant cinq jours en raison du mauvais temps et ont demandé de l’aide à un bateau de pêche après avoir vu fondre leurs réserves en eau et en nourriture, selon le témoignage d’un migrant bangladeshi.
Le chaos libyen a favorisé les départs massifs de candidats à l’immigration clandestine vers l’Europe, souvent à bord d’embarcations de fortune. L’île italienne de Lampedusa, située au large des côtes tunisiennes, est la destination privilégiée de ces migrants en raison de sa proximité avec la Tunisie et la Libye.
Des centaines de personnes ont ainsi péri au large de cette île en octobre 2013, et, fin février, la marine tunisienne a dû secourir une centaine de migrants dont l’embarcation avait pris l’eau au large de la Tunisie.
Le cap des 120.000 migrants dépassé en 2014
Selon un décompte établi par la marine italienne du 1er janvier au 4 août, le nombre de migrants sauvés en mer depuis janvier dans le cadre de « Mare Nostrum », s’élevait à 89 973. Un déploiement aéronaval humanitaire avait été décidé après les catastrophes en mer d’octobre 2013, qui avaient coûté la vie à quelque 500 candidats à l’immigration au large de Lampedusa. La tragédie a poussé le gouvernement italien à agir.
Selon les autorités italiennes, le cap des 100 000 migrants secourus devrait être aisément franchi d’ici la fin de l’été. On estime qu’ils seront 120 000 avant la fin de l’année. 42 925 migrants étaient arrivés sur les côtes italiennes en 2013. Ils étaient environ 13 000 – moins d’un tiers – en 2012. Le précédent record date en fait de 2011, avec 60 000 migrants – dont 50 000 Tunisiens – sur fond de printemps arabes.