La crise diplomatique entre l’Algérie et l’Espagne continue d’impacter le secteur économique des deux pays. Cette fois-ci, c’est les entreprises espagnoles qui ont pris un coup dur pour leurs investissements en Algérie. Des marchés de plusieurs millions d’euros viennent de s’évaporer en raison de la rupture économique entre les deux pays.
C’est le cas du secteur du dessalement d’eau de mer, dans lequel, plusieurs entreprises espagnoles ambitionnaient de rafler plusieurs marchés en Algérie. Un rêve qui s’est transformé soudain, en cauchemar pour le secteur économique espagnol.
En décembre dernier, alors que les relations entre l’Espagne et l’Algérie étaient au beau fixe, l’Institut du commerce extérieur espagnol (ICEX) a lancé un appel aux entreprises espagnoles du secteur de l’eau pour participer aux grands projets de dessalement et de traitement des eaux usées qu’Alger entendait lancer de 2022 à 2030. Cette entité publique chargée de promouvoir l’internationalisation du tissu entrepreneurial espagnol, avait souligné « les grandes opportunités dont disposaient les entreprises espagnoles, du fait de la proximité géographique avec l’Algérie, et leur expériences et savoir-faire », rappel le quotidien espagnol « La Informacion ».
D’après les données de l’institut espagnol (ICEX), « l’ambitieux programme d’eau de l’Algérie, qui a commencé à être développé en 2000 et se poursuivra jusqu’en 2025, nécessite plus de 6 500 millions d’euros. Les projets liés au dessalement, à l’approvisionnement en eau potable et au traitement des eaux usées totalisent à eux seuls, 2 500 millions d’euros ».
L’Algérie s’oriente vers les entreprises publiques
Sept mois plus tard, le gros business des usines de dessalement en Algérie, qui comptait jusqu’à fin 2021, 11 usines, dont 7 avec une participation espagnole dans les domaines de la conception, la construction, la gestion ou la maintenance, ne fera pas profiter les grandes entreprises espagnoles.
L’Algérie a décidé d’orienter les nouveaux projets de dessalement, vers les entreprises nationales. Aucun des projets attribués ces derniers mois liés à l’assainissement et au traitement de l’eau, n’est revenu à des entreprises étrangères, depuis la décision de restreindre la participation aux appels d’offres aux entreprises nationales, selon le média espagnol.
Ces dernières ont déjà remporté les contrats d’étude, de fourniture, d’installation et de démarrage. Ces usines de dessalement prévues dans le nouveau programme du gouvernement algérien, ont ainsi fait rater aux entreprises espagnoles des marchés dépassent les 200 millions d’euros.
Ainsi, l’Algérie compte construire les nouvelles usines de dessalement, pour un total de 25 d’ici 2030, par des sociétés nationales. La filiale de Sonatrach, Génie Civil et Bâtiment (GCB), sera en charge du projet de l’usine d’Oran, tandis que l’Entreprise Nationale de Grands Travaux Pétroliers (ENGTP), également filiale de Sonatrach et spécialisée dans la construction de grands complexes industriels et d’oléoducs, pilotera l’usine de Cap Djinet dans la wilaya de Boumerdes.
Parallèlement, les sociétés publiques ; Sarpi et l’Entreprise Nationale de Canalisations Spa (ENAC), réaliseront les centrales de Béjaia et d’El Tarf. Celle de Fouka, dans la wilaya de Tipaza, est prise en charge, pour réaliser les travaux de raccordement par la filiale de Sonatrach, GCB.
Les nouvelles usines seront financées par des fonds publics et permettront de fournir de l’eau potable à plus de 6,5 millions d’Algériens d’ici 2050.