L’annonce de l’Algérie, sur le projet d’un deuxième gazoduc reliant l’Algérie et l’île italienne de Sardaigne, sans passer par le sol tunisien, a fait réagir le voisin de l’Est. Une grande polémique médiatique s’est installée dans le débat tunisien, par peur que le scénario du gazoduc GME, reliant l’Algérie à l’Espagne, via le Maroc, se répète.
L’annonce du projet, lors de la visite du Premier ministre italien, Giorgia Meloni, en Algérie, la semaine dernière, a fait l’objet de débats dans certains milieux médiatiques en Tunisie, entre experts, spécialistes et professionnels des médias. Les participants au débat ont rappelé la décision des autorités algériennes de ne pas renouveler le contrat du gazoduc Europe-Maghreb (GME), qui reliait l’Algérie à l’Espagne via le sol marocain, en novembre 2021.
Malgré les inquiétudes exprimées par certains médias en Tunisie, les spécialistes et experts tunisiens ont pointé l’absence de comparaison entre les deux affaires, car, selon eux, « les relations algéro-tunisiennes sont au beau fixe ». D’autant plus, que le président Tebboune, lorsqu’il a annoncé le nouveau projet de gazoduc, n’a pas parlé de fermeture de celui qui traverse le territoire tunisien.
Aussi, le nouveau projet de gazoduc, selon des spécialistes tunisiens, « est venu dans le but d’augmenter les approvisionnements en gaz algérien exporté vers l’Italie, conformément aux accords signés entre les responsables des deux pays depuis avril dernier ». Ce qui explique que le rôle du nouveau pipeline est focalisé uniquement dans le transport des quantités ajoutées dans les nouveaux contrats, que l’ancien pipeline ne peut pas transporter.
Ajoutant à cela, le nouveau pipeline a d’autres objectifs, notamment, de transporter, en plus du gaz, de l’électricité, de l’hydrogène vert et de l’ammoniac.
Outre ces arguments, le cas tunisien est complètement différent de celui du Maroc. Les relations diplomatiques entre la Tunisie et l’Algérie sont à un haut niveau de coordination, avec un accompagnement constant de l’Algérie, pour surmonter les crises en Tunisie.