A 79 ans, Djamila Bouhired, icône de la guerre de libération nationale, aurait pu opter pour une retraite dorée, à l’ombre de son passé révolutionnaire et de son prestige international. L’héroïne refuse le repos du guerrier et préfère poursuivre un combat que beaucoup ont fui par intérêt ou par résignation.
La candidature de Bouteflika à un quatrième mandat est, pour Djamila Bouhired, une occasion d’investir la scène politique et de descendre dans la rue. En février dernier, Bouhired avait promis que «si Bouteflika briguait un quatrième mandat, je descendrais dans la rue,». La Moudjahida, qui milite sur un autre front depuis des années, avait déjà pris l’engagement de se rendre à Ghaza pour soutenir une cause chère à son cœur. Mais les autorités égyptiennes en ont décidé autrement en lui refusant d’accéder à Ghaza via le point de passage de Reffah, avant de se voir expulser par les autorités du Caire.
Selon Ali Mebtouche, ancien moudjahid, président d’honneur de la Fondation Casbah et ami d’enfance de Djamila Bouhired, «elle est d’accord pour se joindre à tous les jeunes et citoyens qui veulent manifester contre le quatrième mandat ». Mais la révolutionnaire a posé deux conditions : que la marche soit pacifique et qu’elle soit nationale. « Elle souhaite attendre son retour pour convenir du lieu, de la date et de l’organisation de cette manifestation», ajoute Ali Mebtouche.
« Mascarade »
Dès l’annonce de la candidature de Bouteflika par son premier ministre Abdelmalek Sellal, Djamila Bouhired s’était engagée à sortir dans la rue pour « dénoncer la mascarade », selon des propos rapportés par le site alhadath-dz.com. Elle avait posé comme préalable que le président se prononce lui-même publiquement sur sa candidature et fasse le déplacement au Conseil constitutionnel pour y déposer son dossier.
Manifestement, le fait que Bouteflika se soit rendu personnellement au Conseil constitutionnel, est considéré par Djamila Bouhired comme une déclaration officielle de candidature. A ce titre, son retour en Algérie est très attendu et pourrait constituer un test de la popularité et de la crédibilité dont elle jouit auprès des algériens.
Elle pourrait rendre publique une déclaration dans laquelle elle appellera les Algériens à manifester pacifiquement à travers les 48 wilayas contre le 4ème mandat du président-candidat Abdelaziz Bouteflika