L’armée Libyenne menace de bombarder un pétrolier en chargement illicite au port d'Es Sider - Maghreb Emergent

L’armée Libyenne menace de bombarder un pétrolier en chargement illicite au port d’Es Sider

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Le ministre libyen de la Défense a autorisé l’armée à bombarder un tanker nord-coréen venu charger du pétrole dans un port contrôlé par des rebelles séparatistes en Cyrénaïque.

Le pétrolier battant pavillon nord-coréen a accosté samedi dans le port d’Es Sider, controlé depuis plusieurs mois par un groupe séparatiste libyen qui réclame un statut d’autonomie pour la Cyrénaïque, une région située à l’Est de la Libye et un partage équitable de la rente générée par les exportations de pétrole. Le ministère lbyen de la Défense a en outre ordonné l’arrestation de l’équipage du « Morning Glory », que les miliciens ont déclaré avoir commencé à charger en pétrole.
Le ministre de Pétrole par intérim, Omar al-Chakmak, a dénoncé un «acte de piraterie» et «une atteinte à la souveraineté nationale». Selon l’agence Reuters, les rebelles qui contrôlent le port d’Es Sider étaient déterminés à ne pas laisser sortir les employés du terminal pétrolier jusqu’au remplissage des soutes du « Morning Glory », dont la capacité de chargement est de 37.000 tonnes.
Des ports pétroliers bloqués depuis 7 mois
Cette tentative inédite d’exporter du pétrole sans l’aval du gouvernement de Tripoli intervient après 7 mois de blocage des trois principaux terminaux d’exportation de pétrole par un groupe rebelle dirigé par Ibrahim Jathrane, un chef de guerre qui a mené une lutte féroce contre le régime de Kadhafi dans le sillage du printemps arabe. A la tête de plusieurs milliers de miliciens armés, Jathrane avait été chargé par la compagnie nationale libyenne NOC de la surveillance des installations pétrolières du pays. Mais le chef milicien s’est retourné contre l’autorité centrale de Tripoli et bloqué les 3 principaux ports, privant le pays de plus de 90% de ses revenus pétroliers et gaziers. Des négociations avaient été engagées avec Ibrahim Jathrane mais l’initiative a échoué en raison de l’entêtement du chef libyen à partager les revenus tirés des exportations de pétrole.
En janvier, la marine libyenne a repoussé un pétrolier battant pavillon Maltais, au moment où il s’approchait du port d’Es Sider pour y effectuer un chargement de brut.
Le blocage des exportations de pétrole a fait chuter la production libyenne de 1,4 millions à 250 000 barils par jour. Le premier ministre Ali Zeidan, qui peine à imposer une quelconque autorité gouvernementale sur les milices armées, fait face à de graves difficultés financières pour élaborer son budget et faire face aux dépenses publiques.

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