L’envolée du pétrole et du gaz a accéléré le redressement de l’économie nationale, mais cette forte volatilité des cours a aggravé les défis auxquels est confronté le pays.
« À l’avenir, la poursuite des efforts de réforme visant à stimuler l’activité du secteur privé sera essentielle pour stimuler une croissance inclusive et créer des emplois », estime Jesko Hentschel, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb, cité dans le rapport de suivi de l’économie algérienne, publié par l’Institution de Bretton Woods.
Cette institution a appelé, à cette occasion, à « renforcer la résilience pour mieux faire face aux chocs futurs », tant il est vrai que l’amélioration des indicateurs est due essentiellement à des facteurs exogènes, en relation avec la hausse des cours du brut. « Soutenu par l’augmentation de la production et des exportations d’hydrocarbures, le PIB de l’Algérie a retrouvé son niveau pré-COVID au quatrième trimestre de 2021. Le secteur des hydrocarbures et celui des services, qui a affiché une reprise plus marquée, ont été les principaux moteurs de la croissance économique algérienne l’année dernière », lit-on dans la dernière édition du Rapport de suivi de la situation économique en Algérie.
Cependant, la Banque mondiale estime que le rebond de l’économie a toutefois souffert d’une baisse de l’activité agricole et d’une reprise incomplète dans le secteur manufacturier public. Le PIB hors-hydrocarbures est resté inférieur de 1,6 % à son niveau de 2019, et l’inflation a continué d’augmenter, en partie en raison de facteurs à l’échelle internationale.
La création d’emplois marque le pas
Cette reprise fragile dans les secteurs hors hydrocarbures n’a pas été sans conséquences sur le marché de l’emploi ; la Banque mondiale dit constater un retard dans les créations d’emplois. « Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits était nettement supérieur à celui enregistré avant la pandémie », soutient l’Institution.
Celle-ci s’attend, néanmoins, à ce que le segment hors hydrocarbures de l’économie se rétablisse cette année. « Les exportations d’hydrocarbures devraient également se maintenir à un niveau élevé, générant un surplus du compte courant et une hausse marquée des recettes budgétaires », prévoit la Banque mondiale.
L’Institution met en garde, toutefois, contre la baisse des prix et des volumes des exportations d’hydrocarbures anticipée pour 2023-2024, dans un contexte d’incertitude quant à l’évolution de l’économie mondiale, qui « pourrait entraîner une détérioration graduelle des équilibres extérieurs et budgétaires ».
Les inquiétudes croissantes quant à fièvre inflationniste qui affecte le pays font dire à la l’institution de Bretton Woods l’impératif de mettre en place des politiques budgétaires et monétaires prudentes, ainsi que des réformes favorisant la concurrence et une croissance plus inclusive et plus durable.
Ali. T