Egypte – Sissi semble vouloir n'affronter que Sissi aux présidentielles de mars prochain - Maghreb Emergent

Egypte – Sissi semble vouloir n’affronter que Sissi aux présidentielles de mars prochain

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L’avocat Khaled Ali a annoncé son retrait de la compétition hier, dénonçant les pressions exercées sur les militants qui lui sont favorables. Deux ex-généraux, entre autres, ont été empêchés de se présenter à cette élection : Ahmed Chafik, ancien Premier ministre de Moubarak et candidat du régime aux élections de 2012, et Sami Anan, ancien chef de l’état major de l’armée.

 

La situation politique en Egypte semble évoluer de façon que le président égyptien Abdelfattah al-Sissi n’affronte pas que lui-même aux prochaines élections présidentielles, dont le premier tour est prévu du 26 au 28 mars.

Hier mercredi, le militant des droits de l’homme Khaled Ali, déjà candidat aux présidentielles en 2012 face à Ahmed Chafik (ancien général) et Mohamed Morsi (islamiste) a annoncé, lors d’une conférence de presse au Caire, qu’il se retirait de la compétition.

Le retrait de cet avocat, qui a réussi en janvier 2017 à faire annuler par la Cour suprême administrative le transfert à l’Arabie saoudite des îles Tiran et Sanafir (mer Rouge), a été annoncé dans un contexte marqué par la disqualification d’autres candidats, dont certains issus des rangs du régime, ce qui est probablement un indice de divisions sérieuses qui le minent.

 

Des divisions au sein du régime ?

 

Deux anciens généraux ont été empêchés de se présenter à cette élection. Après avoir déclaré fin novembre son intention de se porter candidat aux présidentielles de 2018, Ahmed Chafik, ancien Premier ministre de Moubarak et candidat du régime aux élections de 2012, a été obligé par les autorités émiraties, début décembre 2017, de quitter Dubaï, où il résidait, et de rentrer en Egypte. Au Caire, où, selon la presse égyptienne, il a été placé en résidence surveillée, il a dû annoncer avoir renoncé à son projet de candidature.

Sami Anan, ancien, chef d’état-major de l’armée, a été accusé avant-hier mardi dernier par la justice militaire de s’être porté candidat à ce scrutin sans avoir obtenu les documents qui l’y autorisent en tant qu’ancien officier. Un ordre de non-publication d’informations sur cette affaire a été envoyé à la presse.

Ces deux ex-généraux ne sont pas les seuls à avoir ont été disqualifiés. Ahmed Konsowa, un autre officier, peu après avoir annoncé sa candidature,  a été condamné en décembre dernier, à six ans de prison pour « conduite portant atteinte aux exigences du système militaire ». Quant Mohamed Anouar el-Sadate, neveu de l’ancien président égyptien assassiné en  1981, il a annoncé son retrait de la compétition et dénoncé le climat de manque de liberté dans lequel se déroule la préparation des présidentielles.

 

Khaled Ali dénonce les pressions

 

Khaled Ali a annoncé son retrait alors que sa candidature risquait d’être invalidée elle aussi par la justice.  Il est, en effet, en attente d’un procès en appel après sa condamnation en première instance en septembre 2017 pour atteinte à la « pudeur publique » à cause d’une image que le parquet égyptien a présentée à l’opinion publique comme le montrant faire un doigt d’honneur devant les caméras.

Khaled Ali a indiqué hier, lors de sa conférence de presse que depuis l’annonce de sa candidature, un grand nombre de jeunes militants qui lui sont favorables ont été arrêtés. Il a précisé que les autorités ne lui ont pas permis de savoir combien il a obtenu de parrainages populaires nécessaires la validation de sa candidature.

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