Le directeur de la publication de Maghreb Emergent se souvient d’un partenariat éphémère avec le journal électronique qu’animait Farid Ikken à Bejaia. Farid Ikken a attaqué ce mardi un policier à Paris au nom de Daech.
« C’est un ami de Bejaia qui m’a demandé s’il pouvait donner mon téléphone à un journaliste rentré de Suède, qui a lancé un journal d’information local « Bejaia aujourd’hui ». C’est comme cela que j’ai eu Farid Ikken au bout du fil. Nous étions début 2012 et Maghreb Emergent s’était installé dans le paysage de l’édition de presse électronique en Algérie.
Farid Ikken voulait un échange de contenus entre nous deux médias et donc l’autorisation de reprendre les contenus de Maghreb Emergent. J’avais bien sur regardé auparavant son site. Il était professionnellement correct. J’ai donc dit oui pour l’échange de contenus.
Plus tard dans l’année Farid Ikken est venu nous rendre visite à notre siège de la rue Larbi Ben M’hidi. J’ai le souvenir d’un contact très cordial avec un encore jeune journaliste plein d’enthousiasme. Il m’a beaucoup parlé de son expérience à Stockholm et dit tout le bien qu’il pensait du modèle suédois.
Il était en contact avec l’ambassade de Suéde à Alger et espérait obtenir des financements d’ONG scandinaves pour le développement de son projet d’édition électronique locale, mais aussi pour soutenir la presse électronique naissante en Algérie. Je me rappelle lui avoir dit que nous avions nous même bénéficié d’une aide de la fondation Olof Palme à la fin des années 90 à l’époque de Algeria-Interface premier journal électronique algérien, ancêtre de notre aventure éditoriale sur le web.
Farik Ikken m’a laissé l’image d’un mutant mondialisé. Parti de la vallée de la Soummam près de Bejaia, il avait séjourné plusieurs années en Suède, il parlait Suédois et anglais et revenait au pays partager son apprentissage avec les siens. Il avait un regard parfois candide sur les risques et les difficultés pour l’acte d’entreprendre en Algérie. Mais son élan était communicatif.
Il avait plein d’idées sur l’avenir et semblait déjà un peu à l’étroit à Bejaia. Je crois que s’il habitait Alger, je lui aurais sans doute proposé de développer des projets ensemble. Il avait l’ouverture d’esprit, les bons codes du monde moderne, et la foi en l’avenir. »