Un mois après avoir annoncé des mesures immédiates pour la régulation du marché des viandes rouges et la réouverture de l’importation des bovins sur pieds en aout dernier, le ministère de l’Agriculture et du développement rural opère des changements sur le plan organisationnel de cette filière.
Au lieu du conseil interprofessionnel de la filière des Viandes rouges (CNIFVR), ce sera désormais, à partir du premier trimestre de l’année prochaine, un conseil exclusivement dédié à l’élevage bovin. Une décision prise le 15 décembre dernier à l’issue d’une rencontre entre le premier responsable du secteur, Mohamed Abdelhafid Henni et les acteurs de la filière.
Dans un communiqué rendu public à cet effet, le ministère évoque un programme « important et durable », visant essentiellement à réduire les importations à l’instar de la poudre de lait et accroitre la production nationale des viandes rouges. Comment ? En réponse à cette question, le ministère ne donne pas beaucoup de détails. Mais, il révèle la révision du cahier de charges pour l’allègement des procédures administratives en focalisant sur le contrôle sanitaire.
Il s’agira également d’assurer la traçabilité et l’identification des cheptels importés à partir du 2 janvier 2023 en collaboration entre le Centre national d’insémination artificielle et d’amélioration génétique (CNIAAG) et l’Office national interprofessionnel du lait (ONIL). Ces deux organismes seront chargés de la mise en place d’un système d’immatriculation de toutes les vaches reproductrices.
Qu’apportera ce nouveau conseil ? Certes, il marquera une révision en matière d’organisation et d’encadrement. Mais, qu’en sera-t-il de l’impact sur cette filière qui n’arrive pas à rompre avec les crises à travers des tensions à répétition sur le lait et des prix sans cesse en augmentation pour les viandes ? « Je ne pense pas qu’un nouveau conseil professionnel apporte quelque chose. Il y en a déjà assez » estime à ce sujet Ali Kader, expert agronome et ancien cadre du secteur. Et de souligner : « il suffit de bien réactiver les conseils ».
Pour notre expert, c’est plutôt « Une question de vraie stratégie à mettre en œuvre sur un moyen terme ». « Il est évident que ce genre d’organisation bien encadrée et soutenue, intelligemment adossée à une stratégie claire où tous les rôles soient clairement définis, peut concourir à mieux appréhender les contraintes posées à la filière », résumera-t-il pour rappeler l’urgence de la mise en œuvre d’une stratégie efficace pour la filière.