Les réformes menées par étapes, notamment depuis les années 90, ont produit une profusion d’agences, d’établissements et d’organismes, avec des missions de nature à créer des confusions et des télescopages.
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) et Bank Al-Maghrib soulignent, dans leur rapport sur le capital humain, présenté mercredi à la Chambre des conseillers, l’importance de définir une nouvelle vision globale et intégrée du développement et de la déployer dans un cadre cohérent, favorisant la convergence des projets et des acteurs, et la mutualisation des moyens de contrôle et de reddition des comptes et des synergies pour faire enter le pays de manière irréversible dans l’émergence.
De par son découpage sectoriel, le modèle de développement du Maroc des 15 dernières années, s’il s’est avéré efficient en matière d’inflexion économique et de rattrapage sectoriel, peine aujourd’hui à s’inscrire dans une logique globale et pérenne, analysent le CESE et Bank Al-Maghrib.
D’après le rapport, réalisé conformément aux hautes orientations de SM le Roi Mohammed VI, le défi de l’anticipation exige d’amorcer une rupture avec les politiques de rattrapage, la gestion par la contrainte, par réaction ou par mesures correctives.
Les réformes menées par étapes, notamment depuis les années 90, ont produit une profusion d’agences, d’établissements et d’organismes, avec des missions de nature à créer des confusions et des télescopages, pouvant entraver la marche fluide et efficiente des institutions, relèvent les deux institutions dans ce rapport.
Si l’ensemble des stratégies sectorielles mises en place par le Maroc a pour finalité de contribuer à une croissance économique forte, durable et créatrice de richesses et d’emplois, elles souffrent néanmoins d’un manque de cohérence et de convergence, de faibles synergies intersectorielles capables d’assurer une amplification des impacts et d’un déficit au niveau de l’implication et de l’adhésion des parties prenantes, ajoutent-elles.
Le CESE et Bank Al-Maghrib, qui constatent également que les mécanismes prévus pour la coordination des stratégies et les instruments de leur gouvernance et de leur évaluation sont souvent peu efficients, soulignent l’importance de palier à cette situation dans le cadre d’une architecture institutionnelle lisible par tous, qui clarifie les rôles et les interactions, et de projeter en conséquence les éventuelles restructurations qui s’imposent.
Dans ce rapport, le CESE et Bank Al-Maghrib identifient sept leviers de création de richesse intéressant les dimensions institutionnelle, humaine et sociale de la richesse immatérielle auxquelles le Maroc doit accorder davantage d’attention pour réaliser un développement soutenu, durable, inclusif et plus équitable.
Il est question du renforcement des capacités du capital humain, de la consolidation du capital institutionnel, de l’élaboration d’un nouveau pacte social, de la consolidation du socle commun des valeurs en érigeant la culture en levier de développement pérenne, de la transformation structurelle de l’économie, de l’inscription du modèle national de développement dans la durabilité, et de la promotion du Maroc en un pôle de stabilité et de partenariat solidaire.