Plus de 220 migrants algériens ont été sauvés par les services maritimes de la garde civile espagnole depuis le début du mois d’avril, rapporte le jeune activiste, Francisco José Clemente Martin, qui travaille au Centre international pour l’identification des migrants disparus (CIPIMD).
Selon plusieurs bilans publiés sur sa page facebook, l’activiste fait état du sauvetage de plusieurs barques à leurs bords 220 algériens dont des femmes, des mineurs et handicapés.
Francisco José Clemente Martin indique également que plusieurs barques sont arrivées avec des personnes de différentes nationalités à bord. Selon lui, certaines barques transportaient des algériens et des subsahariens, d’autres transportaient des algériens, syriens et marocains avec au total, 103 migrants. La même source évoque plusieurs disparitions sans toutefois fournir des détails sur leur nombre.
L’Espagne représente l’un des principaux points d’entrée de l’immigration illégale en Europe. Selon les chiffres de 2022 du ministère de l’Intérieur espagnol, le pays a enregistré près de 30 000 migrants, arrivés sur les côtes espagnoles entre le 1 janvier et 15 décembre 2022.
Selon l’ONG, Caminando fronteras, 11286 migrants sont portés disparus ou morts, entre 2018 et 2022. Ces derniers ont choisi de rejoindre l’Espagne par voie maritime ou terrestre, soit une moyenne de six migrants par jour.
Le volume global des interceptions pour l’année passée est estimé à 330 000 tentatives d’immigration (entrées irrégulières) en Europe sur toutes les routes observées (terrestre et maritime), selon l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex) dans son rapport de 2022.
Pour la migration clandestine à partir d’Algérie, durant le premier trimestre de l’année 2023, Frontex révèle « une hausse des tentatives d’immigration clandestine par rapport à 2022 ». Dans une déclaration à la presse internationale, le sociologue algérien, Mohamed-Saïb Musette, a indiqué que « ces données ne renseignent pas pleinement sur l’ampleur de la harga ».
Selon lui, « pour plus de précisions sur l’intensité de ce phénomène, il y a lieu aussi de mesurer au moins trois autres indicateurs : le nombre de personnes interceptées par les autorités des pays d’origine au moment du départ (sur les plages) ou dans les eaux territoriales ; le nombre de personnes disparues ou retrouvées sans vie sur les plages et le nombre de personnes qui ont pu rejoindre l’autre rive, sans être interceptées ».
« Ainsi, les données de Frontex doivent être prises avec prudence et ne sauraient suffire pour comprendre la harga dans son ensemble », estime le sociologue.