Selon une note d’analyse réalisée par le cabinet de conseil et de gestion FINABI, le dispositif d’appui à l’emploi (ANSEJ, CNAC et ANGEM) a coûté (fonds propres de l’Etat et financements bancaires) depuis son lancement jusqu’au 30/06/2019, environ 1775 milliards DA (20,38 milliards de dollars).
L’ANSEJ représente 1226 milliards (69,05%). Le nombre de projets financés est de 381 427. Le nombre d’emplois créés est de 910 297. Le ratio emplois/projet est de 2,39. Le coût de chaque emploi a été de 1 346 314 DA.
D’autre part, l’analyse du cabinet algérien montre que la CNAC représente 491 milliards (27,68%) de ce montant. Le nombre de projets financés est de 147.500 projets. Le nombre d’emplois créés est de 310.398. Le ratio emplois/projet est de 2,10 emplois/projet. Le coût d’un emploi est de 539.646 DA.
L’ANGEM spécialisé dans le microcrédit, représente 58 milliards DA (3,27%). Le nombre de projets financés est de 889.148. Le nombre d’emplois créés est de 1.317.195. Le ratio emplois/projet est de 1,5. Le coût de l’emploi est de 44.030.
L’ANGEM avec un budget de 3,27% a créé plus d’emplois que les 96,73% consommés par la CNAC et l’ANSEJ.
Par ailleurs, les projets financés par l’ANSEJ s’étalent sur douze secteurs différents, largement dominés par celui des services, le transport de marchandises, l’artisanat et la pêche.
S’agissant de l’ANGEM, les TPI (très petites industries), les services, l’artisanat et L’agriculture sont les secteurs ayant bénéficié de la majorité des prêts octroyés par l’ANGEM avec 91% du total des prêts.
Comment optimiser le rendement du duo ANSEJ-ANGEM ?
Parmi les recommandations faites par le cabinet FINABI afin de redonner un second souffle à ce dispositif de création d’emploi, figure le basculement vers le microcrédit pour s’adosser à l’ANGEM. La première banque de microcrédit serait créée de cette fusion. « A des fins de lisibilité, une nouvelle appellation devrait être trouvée ».
Cette entité serait sous le contrôle de la Banque d’Algérie et soumise aux mêmes règles prudentielles que les établissements financiers (limites de risques, réserves de fonds propres, qualité de la gouvernance). « Les demandes de financement devront être évaluées de façon plus précise qu’actuellement et, à défaut, les projets ou les situations des entreprises requérantes devront être notés par des cabinets indépendants lorsque les financements atteignent une limite en valeur qui restera à déterminer. Cette nouvelle banque pourrait également proposer des produits islamiques pour attirer les profils soucieux d’être Charia compatibles. » Soutient le cabinet de gestion.
Néanmoins, FINABI estime que le diagnostic précis de ces dispositifs doit tenir compte de manière fondamentale de la structure des prêts et de leurs profils au sein des portefeuilles bancaire. « En effet, nous ne pourrons juger de l’efficience de ces aides à l’emploi que par l’analyse des remboursements, du nombre et de la fréquence des impayés, des procédures et conditions de restructurations, du taux de recouvrement sur les provisions et du taux de pertes sur les prêts accordés. » ajoute la même source.
D’un point de vue technique, FINABI considère que les prêts remboursés, en cours de remboursement, ou avec de faibles évènements de défaut représenteraient les entités viables dont les dispositifs ont été efficaces. « Nous proposons de transférer toutes les créances saines des banques liées à ces dispositifs vers la nouvelle entité fruit de la fusion (ANSEJ-ANGEM). Inversement, créer une nouvelle banque en Start-Down pour y loger les crédits jugés douteux et compromis. Les deux nouvelles entités devront être gouvernés par des cadres bancaires chevronnés et des spécialistes de recouvrement afin d’optimiser leur performance. Ce délestage, permettrait d’alléger les bilans des banques publiques et réorienterait leurs efforts sur la reconstitution d’un portefeuille de clients axés sur les PME, la croissance et l’exportation hors hydrocarbures. »
Quant à la La CNAC, elle doit revenir à sa mission originelle (allocations chômage) particulièrement avec la crise économique actuelle. Selon les analyste, « il est également possible de lancer la réflexion, sur la base des assertions précédentes, d’utiliser les cotisations de la CNAC recueillies sur la masse salariale des fonctionnaires pour alimenter un fond d’investissement dédié au micro-crédit vu que le risque « chômage » est faible pour cette catégorie. »
En conclusion, le cabinet suggère que ce fond soit le principal actionnaire de la banque de microcrédit décrite supra. « Celui-ci pourrait se porter, selon le profil de risque déterminé par les notations (sur la qualité financière mais aussi sur des critères de business model et de management), comme prêteur sur un risque faible ou actionnaire via des prises de participation si le risque est jugé élevé. »