En Algérie, les décharges empoisonnent la vie des citoyens, et celle des pouvoirs publics - Maghreb Emergent

En Algérie, les décharges empoisonnent la vie des citoyens, et celle des pouvoirs publics

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Les opposants aux travaux d’aménagement du Centre d’enfouissement technique (CET) de Réghaia ne décolèrent pas. Les habitants des quartiers environnants au projet sont plus que jamais mobilisés contre toute reprise des travaux.

Pour eux, les assurances des responsables de l’environnement de la wilaya d’Alger ne tiennent pas devant la catastrophe provoquée par la décharge de Corso, et les défaillances dans la gestion du nouveau site de Hamici, près de Staoueli, à l’ouest de la capitale. « Les autorités ont promis de doter le site de Hamici d’infrastructures aux normes universelles et d’associer à sa gestion une entreprise étrangère qui a une expérience dans le domaine, » explique un membre du comité des quartiers de Réghaia. « Au lieu de cela, ils ont crée « une Netcom bis ». Ils feront forcément la même chose pour nous à Reghaia si on cède », ajoute t-il.
En effet, le wali d’Alger, qui a déjà relevé de ses fonctions le directeur de l’environnement (DEW), vient d’adresser une mise en garde à la direction du centre d’enfouissement technique (CET) de Hamici, pour les sommer de respecter les normes d’entreposage des déchets et le tri de certains types de matériaux.
Seul le plastique est récupéré
Pour un chef de tri au Centre d’enfouissement de Hamici, la récupération se fait surtout pour le plastique. « Pour les autres matières, la récupération est difficile et quasiment impossible pour le papier car il arrive au centre complètement souillé, » explique-t-il. Le plastique récupéré, est vendu aux enchères aux industriels privés à un prix qui tourne autour de 21 dinars le kilogramme.
Le centre de Hamici, conçu pour accueillir 10 millions de tonnes de déchets au total tout au long de sa durée de vie, peut recevoir 80 tonnes de déchets par jour, avec une capacité théorique de récupération de 32 tonnes/jour, soit 40% des déchets déposés.
CET de Corso : Un Ouled Fayet bis ?
Au Centre d’enfouissement de Corso, dans la wilaya de Boumerdes, l’amoncellement des ordures ménagères empeste l’air des habitants alentours, et celui des automobilistes de l’autoroute de l’Est sur plusieurs kilomètres. Mis en service en 2013, avec d’une capacité d’accueil de 600 tonnes de déchets par jour, le centre a été fermé plusieurs fois par la population en raison de ces odeurs.
Les défaillances dans la collecte des lexiviats, si elles s’avèrent aussi importantes, comme l’affirme Kamal Sellam, spécialiste en médecine du travail à l’hôpital de Rouiba, peuvent conduire à une nouvelle catastrophe écologique en affectant les nombreuses nappes phréatiques de la région.
Selon le directeur de l’EPIC Netcom, Mohamed Belalia, plus de 1000 tonnes de déchets sont générés chaque jour dans la wilaya d’Alger. Une quantité qui passe à 2000 tonnes/jour pendant le mois de Ramadhan, selon lui. La capacité d’accueil des CET de Hamici et Corso réunis ne dépassant pas les 700 tonnes/jour, la menace d’une crise dans la mise en décharge des déchets ménagers plane sérieusement sur la capitale.

 

 

 

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