« En attendant l’essor de la Bourse d’Alger, des titres comme Saidal et El Aurassi y sont sous évalués » - Lies Kerrar (audio) - Maghreb Emergent

« En attendant l’essor de la Bourse d’Alger, des titres comme Saidal et El Aurassi y sont sous évalués » – Lies Kerrar (audio)

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L’introduction prochaine de grandes entreprises publiques à la Bourse d’Alger est « un très bon signal pour l’émergence d’un marché financier en Algérie », estime Lies Kerrar. Mais pour l’expert financier qu’il est, les deux titres publics qui y sont cotés depuis des années sont largement « sous-évalués ».

 

Lies Kerrar, PDG du cabinet de conseil financier Humilis, ne veut pas céder à un excès d’enthousiasme suscité par cette annonce. Pour avoir accompagné des entreprises comme NCA Rouiba, dans son introduction à la bourse d’Alger en 2013, Lies Kerrar estime que l’échéance de 2014 annoncée n’est pas réaliste. « Je ne pense pas que cela puisse se faire en 2014, car ce qui est important, ce n’est que cela se fasse vite mais que cela se fasse bien», a-t-il déclaré ce lundi sur Radio M, la web radio de Maghreb Emergent. Dans le cas du fabricant de boissons NCA Rouiba, cette entreprise «a préparé pendant 3 ans sa gouvernance à cette entrée en Bourse ».

Le Conseil des participations de l’Etat avait donné le feu vert à huit entreprises publiques pour l’ouverture ou l’augmentation de leurs capitaux. Il s’agit de la banque publique CPA, de trois cimenteries publiques relevant du groupe industriel des ciments d’Algérie (GICA), de la compagnie d’assurance Caar, de Cosider Carrières, filiale du groupe public du BTPH Cosider, de l’entreprise Hydro-aménagement et enfin de l’opérateur historique de téléphonie mobile Mobilis.
Raconter une histoire de l’entreprise
Pour Lies Kerrar, les entreprises candidates à la Bourse doivent être « prêtes » à offrir des titres au grand public et à des investisseurs qui, à leur tour, doivent « être rassurés sur la qualité de la gouvernance et de l’information » sur les rendements de ces titres une fois introduits en Bourse. « Pour cela, il faut raconter une histoire de l’entreprise », pour que le petit épargnant ou l’investisseur institutionnel puissent savoir où ils placent leur argent et quel rendement ils pourraient en escompter, » ajoute Lies Kerrar.
Privilégier les entreprises représentatives du PIB
Lies Kerrar est favorable à l’introduction, en premier, des entreprises issues de secteurs qu’il considère « comme représentatifs du produit intérieur brut » algérien à l’image des télécommunications, de la banque, de l’assurance, du BTPH et de l’énergie qui pèsent pour beaucoup dans l’économie algérienne et qui ont des liens forts avec le consommateur. « Il faudrait que les algériens puissent eux aussi tirer des bénéfices du développement de ces entreprises qu’ils financent en consommant leurs services, » a-t-il dit.

La forte capitalisation de ces entreprises publiques peut aussi apporter une liquidité à la Bourse d’Alger, dont la capitalisation boursière ne dépasse pas 14,6 milliards de dinars (145 millions d’euros).
Distinguer « l’Etat actionnaire de l’Etat régulateur »
Toutefois, augmenter la capitalisation de la Bourse d’Alger ne doit pas être le seul objectif, insiste Lies Kerrar : « Il faut que cette ouverture puisse faire évoluer la gouvernance de ces entreprises et il faudra aussi que le degré d’ouverture soit suffisant pour donner un signal sur la volonté des pouvoirs publics de distinguer le chapeau de l’Etat actionnaire de celui de l’Etat régulateur, » a-t-il martelé. L’expert estime que le potentiel de l’épargne algérienne qui alimente l’informer est très importante et ne demande qu’à être captée par la Bourse, pour peu que l’information financière soit assez développée en Algérie. Lies Kerrar prend à ce titre les exemples des fleurons du secteur publics que sont Saidal et l’hôtel El Aurassi, qui ont reçu un grand engouement du public et dont les actionnaires, y compris les petits épargnants, «ne sont pas déçus». Des titres qu’il considère d’ailleurs comme sous-évalués au regard des performances enregistrées par ces entreprises depuis leur cotation. « Une meilleure communication financière permettrait à ces titres de convaincre les investisseurs et les épargnants de les acheter à des valeurs plus élevées que leur cotation actuelle, » a-t-il conclu.

 

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