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En grève jusqu’à janvier, les propriétaires des chevaux de course réclament 100 millions DA

Par Maghreb Émergent
octobre 10, 2014
En grève jusqu’à janvier, les propriétaires des chevaux de course réclament 100 millions DA

Courses Hippiques Algérie SCHPM

S’estimant « victimes d’escroquerie », les propriétaires des chevaux de course de l’ensemble des hippodromes du pays devraient annoncer une « grève » de plusieurs mois s’étalant du 11 octobre 2014 à janvier 2015. Ils accusent la société des courses (SCHPM) de « mauvaise gestion ».

Les propriétaires des chevaux de course, répartis sur l’ensemble des hippodromes du pays, au nombre de 250, ont décidé de surseoir à toutes les courses à compter de ce samedi 11 octobre 2014 et ce jusqu’au mois de janvier, en signe de protestation contre le non-paiement de leurs dus évalués à 10 milliards de centimes. Une réunion devrait regrouper l’ensemble des propriétaires, ce samedi, pour annoncer officiellement cette décision et dire par la même occasion qu’ils ferment les portes du dialogue avec les pouvoirs publics jusqu’au mois de janvier. Leur mouvement de contestation est adressé en direction de la Société des Courses Hippiques et du Pari Mutuel Algérie (SCHPM) ainsi que sa tutelle, le ministère de l’Agriculture et du développement rural. Les propriétaires des chevaux de course se disent « victimes d’escroquerie ». Selon eux, ils n’ont pas été payés depuis une année. « Les pouvoirs publics doivent se débrouiller pour payer les salaires des 520 travailleurs et propriétaires. D’ici à là, nous ne dialoguerons avec personne. Celui qui veut négocier, devrait le faire dès janvier », ont affirmé les propriétaires dans une déclaration à Maghreb Emergent. « La société des courses hippiques nous doit pratiquement 10 milliards de centimes. Ces dus n’ont pas été payés depuis 6 mois pour certains hippodromes, tandis que d’autres n’ont pas touché leur argent depuis 16 mois », indiquent les propriétaires. « Aujourd’hui, la société n’est plus en mesure de nous payer, car en plus des propriétaires qui sont ses pourvoyeurs, il y a aussi les fournisseurs et autres prestataires qui n’ont pas été payés également », relèvent-ils. Les propriétaires des chevaux de course soutiennent que la société « est aujourd’hui surendettée à cause de la mauvaise gestion », et relèvent que l’actuel DG « a occupé d’importantes fonctions (DFC et DAG) au sein de la société avant d’être promu DG » pour dire qu’il « a été partie prenante dans cette mauvaise gestion ». Les propriétaires qui assurent détenir des « preuves de la mauvaise gestion » de la direction actuelle, soutiennent qu’avant l’actuel DG, les propriétaires ont toujours été payés. « Mais lui, il n’y arrive pas », disent-ils.

Un trou financier de 5,4 millions DA

« Lorsque, en 2011, l’ex DG Ahmed Riane a quitté ses fonctions il a laissé dans les caisses de la société 43 millions de dinars, son successeur (l’actuel DG) a d’abord appliqué une convention collective avec le syndicat UGTA « qui n’avait pas lieu d’être », selon eux. Conséquence : « au bout de 3 années, la masse salariale est passée de 1,4 milliard (14 millions de dinars) à 2,3 milliards de centimes ». « Qu’est ce qui a poussé ce DG à effectuer des augmentations pareilles ? », s’interrogent les propriétaires. Selon eux, malgré les recommandations du conseil d’administration de la SCHPM, le premier responsable de la société a continué « à faire des recrutements de complaisance recommandés par des gens du ministère de l’Agriculture (tutelle) ». C’est ce qui explique, continuent les propriétaires, que l’actuel DG de la société des courses hippiques, « bénéficie de la protection de la part de la tutelle ». « Le nom du DG a été cité 18 fois, en 2008, dans le rapport de l’IGF (inspection générale des finances, ndlr) en sa qualité de DFC. Paradoxalement, il n’y a pas eu de poursuite contre lui. Il a même été promu, par la suite, alors qu’il devait justifier d’un trou financier de 540 millions », accusent les propriétaires. Ils mettent en cause un sureffectif qui engloutit une somme importante d’argent. « La société emploie 530 employés alors qu’elle devrait fonctionner avec pas plus que 80 personnes. Nous faisons rentrer de l’argent à travers les courses et ce n’est pas nous qui sommes payés mais ces travailleurs qui ne devraient pas être considérés comme tels puisqu’ils ne travaillent pas », s’offusque-t-on. De plus, les propriétaires accusent le directeur de s’être entouré d’un « syndicat fantoche et illégal » constitué, d’après eux, de deux personnes dont un ne travaillerait pas au sein de la société.

Selon les propriétaires de chevaux de course, la présidence de la République aurait demandé un rapport sur la gestion de la SCHPM par l’actuel DG. « Mené par deux cadres du ministère de tutelle, le rapport n’implique nullement l’actuel DG dans cette mauvaise gestion, avec l’évidente intention de le blanchir », disent-ils.  Rappelons que des travailleurs ont fermé, mardi dernier, les deux portes principales donnant accès au siège de l’hippodrome du Caroubier pour empêcher le Directeur général d’accéder à son bureau. « Cette protestation fait suite au silence des pouvoirs publics devant une grève de la faim déclenchée par des travailleurs depuis plus d’une quinzaine de jours pour dénoncer la mauvaise gestion de l’entreprise et demander le départ du DG ».

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