La contribution de l’expert en énergie Mourad Preure mettant en garde hier, dans Maghreb Emergent, contre les conséquences de l’extension de la grève au secteur de l’énergie, a suscité la réaction d’un autre expert, Ali Aissaoui.
« Le point de vue de notre collègue et ami Mourad Preure (suivre ce lien) reflète des convictions professionnelles technocratiques et ignore largement le contexte et dimension sociopolitiques contestataires actuels.
Certes, les grèves totales dans l’industrie du pétrole et du gaz sont à éviter à tout prix, compte tenu de leurs effets, risques et conséquences potentiellement catastrophiques. Mais alors, d’autres mouvements sociaux sont-ils envisageables et faisables, s’agissant de soutenir des causes estimées politiquement, économiquement ou moralement justes ?
On peut alimenter ce débat à partir d’expériences tangibles, comme celles qui, pour des motivations diverses, ont été vécues au Nigeria, en Irak, au Kazakhstan, en Alberta, et en Mer du Nord (pour ne citer que les cas qui ont fait la Une des médias internationaux). Dans ces pays, des actions de dernier ressort ont bien été envisagées ou menées dans le secteur des hydrocarbures, sous formes de grèves partielles, grèves tournantes, grèves circonscrites, ou grèves du zèle, avec des impacts concrets, mais aussi symboliques.
Quoi qu’il en soit, et quel que soient leur mission et rôle, l’Histoire jugera sévèrement les institutions qui resteront en marge du mouvement social d’envergure actuel». Ali Aissaoui.