La tension est tombée d’un cran mardi au Centre international des Conférences »Abdelatif Rahal » de Straouéli, dans la banlieue ouest d’Alger, après les déclarations de ministres de pays membres de l’OPEP laissant entrevoir un »échec » de la réunion informelle de l’Organisation prévue mercredi. La poursuite des travaux du 15eme forum international de l’Energie passe pratiquement inaperçue, en dépit de l’importance des thématiques programmées.
Les marchés pétroliers ont interprété et digéré rapidement les informations en provenance d’Alger, en particulier les déclarations du ministre iranien de l’Energie Bijam Namdar Zanganeh, qui a laissé entendre qu’il faut attendre la réunion ministérielle de l’OPEP de novembre prochain pour discuter de la stabilité des marchés, et donc d’envisager un gel de la production de l’Organisation. « L’Iran préfèrerait que la réunion de mercredi se limite à des concertations entre les pays membres de l’OPEP sur la production de l’Organisation et que la décision finale soit adoptée lors de la rencontre de Vienne en novembre prochain », a-t-il précisé. Il a cependant confirmé la position de son pays de profiter de la levée de l’embargo international pour augmenter sa production de pétrole à un peu plus de 4mbj, et recouvrer les 13% de ses parts de marché. Des déclarations qui ne semblent pas aller dans le sens souhaité par l’Arabie Saoudite, qui est restée »prudente » à Alger sur les résultats attendus de la réunion informelle de l’OPEP. Pour le ministre saoudien du Pétrole, la réunion d’Alger est une ‘’rencontre consultative’’. ‘’Nous consulterons tout le monde, nous écouterons les différents avis, et nous écouterons le secrétariat de l’OPEP et également les pays consommateurs’’, a expliqué M. Khalid Al-Falih. Une position à égale distance de celle de la Russie, qui produit à elle seule un peu plus de 11mbj. Le ministre russe de l’Energie Alexandre Novak a expliqué en marge de l’IEF15 que son pays ne devrait pas changer sa position par rapport aux appels de gel de la production. Mais, il n’a pas fermé la porte à un compromis. Il s’est contenté de déclarer que »nous menons des discussions avec les autres producteurs sur les prix ». Il a affirmé que ces efforts étaient engagés mais « sans un agenda précis ». »Cela dépend de la situation du marché « , a-t-il déclaré.
L’Algérie fait de la résistance
De son côté, l’Algérie »résiste » aux effets induits par le »choc pétrolier de l’été 2014 », a déclaré le Premier ministre Abdelmalek Sellal dans son allocution d’ouverture des travaux de l’IEF15. » En dépit de la sévérité du choc pétrolier qui a réduit de moitié ses revenus, l’Algérie résiste et ses indicateurs macroéconomiques demeurent relativement stables », explique t-il. Le Premier ministre algérien a rappelé la position de son pays quant à la défense des intérêts »autant des pays consommateurs que des pays producteurs.‘’ Pour lui, »l’IEF est une lettre d’espoir pour un climat de confiance et soutenir le marché’’, et a estimé que la situation actuelle du marché (pétrolier) n’est pas ‘’en faveur des intérêts des pays producteurs.’’ ‘’L’Algérie milite pour un prix raisonnable du pétrole pour les pays consommateurs et les investisseurs. Et pour un prix durable du pétrole’’. Le ministre algérien de l’Energie Nouredine Bouterfa, qui a préparé ce Forum, en se rendant dans plusieurs pays pétroliers, dont la Russie, l’Arabie Saoudite et l’Iran, a déclaré que l’Algérie maintient ses efforts pour la réussite de cette rencontre. Et que les ‘’discussions se poursuivent’’ pour arriver à un compromis global ouvrant la voie à un gel de la production. ‘’Il faut rester optimiste’’, a-t-il répété à plusieurs reprises. Les déclarations du ministre iranien du pétrole en marge de l’ouverture de ce Forum a douché, selon des experts participant à l’IEF15, les espoirs d’un tel compromis. Le 15eme Forum international de l’énergie, qui regroupe des ministres et des représentants de leaders mondiaux du pétrole, du gaz et des énergies renouvelables, des experts et des représentants d’investisseurs dans le secteur énergétique, met en relief plusieurs problématiques liées à la bonne gouvernance et l’accès démocratique à une énergie durable. Le transfert de technologie, les enjeux et les défis des énergies propres, en marge de l’alternative du GNL, sont au menu de quatre ateliers.