Les investissements dans l’amont pétrolier dans le monde ont accusé un recul de 1000 milliards de dollars (usd) depuis le début de la chute des cours des hydrocarbures, à la mi-2014, ont relevé des experts et analystes du secteur financier et de l’industrie pétrolière dans un récent publié par le groupe de consultants Wood Mackenzie.
Selon ces experts, très peu de financements ont été injectés depuis deux ans dans le secteur par les investisseurs, découragés par la chute des prix, ce qui a, du reste, conduit à la faillite plusieurs compagnies.
Ils estiment en outre dans leur rapport, que la plupart des grands projets pétroliers n’ont aucune chance d’être rentables si les prix devaient continuer à tourner autour de 50 dollars le baril. Ils n’écartent pas l’éventualité du report, voire l’annulation pure et simple de nombreux projets en cours, même si la hausse progressive des prix est une bonne nouvelle pour l’industrie.
Risques plus grands pour les projets de développement en Afrique
Les risques seraient encore plus grands pour les projets de développement en Afrique, notamment pour l’exploitation des gisements en offshore. «Les projets de développement en eau profonde y sont très importants. Dans le contexte actuel, il est risqué d’y opérer», a estimé Simon Flowers, analyste en chef de Wood Mackenzie, qui cite de gros projets en Afrique de l’ouest et en Angola.
Cependant, avec un prix du baril évoluant entre 60 et 70 dollars, les projets seront viables et offriront suffisamment de marge pour générer un minimum de profits, a estimé Flowers, cité par Reuters.
Selon lui, le prix du baril devrait atteindre 60 dollars à la fin de l’année, la majorité des décisions finales d’investissement devrait être prise en fin 2016 début 2017. «Si tout va comme prévu, il y a aura de plus en plus de décisions finales d’investissements fin 2016 et début 2017», a-t-il dit.
Il n’en demeure pas moins que la Côte d’Ivoire a fait savoir qu’elle souhaiter augmenter sa production de pétrole en attirant des investisseurs étrangers.
Jusque là puissance agricole, la Côte d’Ivoire entend développer ses réserves en hydrocarbures
Le directeur général de Petroci, la compagnie d’Etat en charge du pétrole, Ibrahima Diaby, a déclaré récemment lors d’une conférence sur l’énergie, que son pays comptait porter sa production à 200 000 barils équivalent pétrole/jour (bep/j), à l’horizon 2020. La production actuelle du pays est de 53 000 b/j de pétrole et 250 millions de pieds cubes/jour de gaz naturel.
Pour atteindre cet objectif, les autorités souhaitent attirer des investissements étrangers sur près de 40 blocs situés en offshore. «Nous avons environ 60 blocs et nous avons accordé des licences d’exploitation sur environ 20», a indiqué M. Diaby.
Compte tenu du fait que le gaz naturel, produit au large notamment, sert exclusivement à satisfaire la demande locale qui ne cesse d’augmenter, le pays va recourir aux importations de GNL. Les premières livraisons devraient arriver avant la fin du premier trimestre de 2018, selon le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné.
Puissance économique d’Afrique occidentale, la Côte d’Ivoire, qui a longtemps délaissé ses ressources énergétiques pour au profit de l’agriculture, cherche aujourd’hui à développer ses réserves situées dans le Golfe de Guinée réputé pour sa richesse en hydrocarbures.
L’Angola ravit au Nigeria la place de premier producteur africain de pétrole
S’agissant de la production de pétrole en Afrique, l’Angola a ravi la première au Nigeria en produisant plus de brut que ce dernier à la fin du deuxième trimestre de 2016, selon un rapport de l’Opep.
L’Angola a, en effet, produit en moyenne 1,776 million b/j contre 1,539 million b/j, pour le Nigéria, à la fin du deuxième trimestre. Le rapport de l’Opep indique que c’est précisément pendant la période considérée, que l’Angola a creusé l’écart face au Nigeria. Au premier trimestre, la différence entre les volumes produits par les deux pays atteignait à peine 100 000 barils, la production du Nigéria ayant chuté, suite aux attaques menées par les rebelles du groupe Niger Delta Avengers (NDA) contre les installations pétrolières.
Le ministre nigérian du pétrole, a néanmoins, affirmé que la production de pétrole du pays est passée à 1,9 million b/j, ce qui pourrait permettre au Nigeria de reprendre sa place de premier producteur africain de pétrole, perdue en début d’année.
En attendant les chiffres officiels qui offriront une vision comparative de la production des deux pays, l’Angola compte mettre en production deux importants puits pétroliers, de qui pourrait susciter des rivalités, note-t-on.