Le groupe suisse-allemand Terra Sola, spécialisé dans les projets d’énergie solaire photovoltaïque, compte investir en Algérie 5 milliards de dollars, sur ses propres fonds. Mais cet investissement risque de tomber à l’eau en raison de la crise économique induite par la Covid-19.
Selon le P-DG du groupe, David Heimhofer, l’accès aux financements pour l’industrie solaire photovoltaïque devient de plus en plus difficile avec la crise économique de l’après-Covid-19. « Les investisseurs internationaux réévaluent constamment leur position et nous pouvons nous attendre à ce que les investisseurs commencent à se retirer sensiblement du marché à partir de la fin du troisième trimestre 2020 », a-t-il confié au quotidien El Watan.
Pour le P-DG de Terra Sola, la dégradation de la cote de crédit des pays créditeurs, déclenchée principalement en raison de la baisse des prix du gaz, « il est devenu de plus en plus difficile de maintenir l’engagement de l’investissement de 5 milliards de dollars en Algérie ».
« Pour notre part, tout en poursuivant nos efforts pour parachever la plateforme industrielle solaire de Ras El Ma (Sidi Bel Abbès), nous nous employons à convaincre nos partenaires, notamment notre assureur, à garder à l’Algérie ce financement que nous lui avons proposé », a-t-il ajouté.
David Heimhofer a estimé qu’avec le nouveau ministère dédié à la Transition énergétique et des Energies renouvelables, l’Algérie aura une meilleure perception des enjeux. « Le pays a comme défi de réussir cette transition énergétique qui met en avant l’atout solaire », a-t-il souligné.
Le groupe suisse-allemand compte investir les 5 milliards de dollars dans la réalisation d’un mégaprojet très prometteur de production de l’énergie solaire, selon le PDG de Terra Sola. Un IDE qui devra assurer une production de 4000 MW d’électricité et permettra des gains de 17,7 milliards de dollars pour l’Algérie.
« Ce financement-investissement a été proposé par le conseil d’administration du groupe Terra Sola et ses partenaires internationaux regroupés en consortium pour être soumis à l’Algérie dans une démarche de partenaire gagnant-gagnant », a expliqué le P-DG du groupe, en assurant que « l’Algérie ne prendra aucun risque financier, car le remboursement de l’investissement se fera par la vente de l’énergie produite ».
Le même responsable a rappelé que le recours de l’Algérie à l’énergie solaire photovoltaïque au lieu du gaz pour produire l’électricité destiné à la consommation locale et à l’exportation, « lui permettra de réaliser un gain de 10 milliards de dollars ».