Alors que les économies de par le monde commencent à peine à se relever des effets de la pandémie mondiale de la Covid19, les pays africains, généralement peu producteurs et dépendants des exportations de leur ressources bruts, peinent encore à retrouver leur niveau d’avant la pandémie. Des experts de la Commission économique des nations unies pour l’Afrique (CEA) ont appelé les dirigeants du continent à reconsidérer leur façon de préparer la réouverture économique post-pandémie.
En effet, les experts ont d’abord recommandé, dans leurs interventions, de mettre en place tous les moyens pour assurer une sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest, assurer la disponibilité des vaccins contre la Covid-19 et aussi mobiliser plus de ressources, notamment financières, pour financer la reprise économique.
Cette rencontre a été l’occasion pour les auteurs du rapport conjoint CEDEAO-PAM-CEA sur le Suivi sur les Impacts de la COVID-19 en Afrique de l’Ouest, du rapport de la CEA sur l’impact de la Covid-19 sur les entreprises nord-africaines et d’une étude en cours sur l’accès des PME et des entreprises familiales au financement en Afrique du Nord de présenter une série de recommandations.
La crise de la Covid-19 est une crise structurelle et pèse lourdement sur les entreprises
Selon les experts de la CEA, la Covid-19 ne devait pas être traitée comme une simple crise conjoncturelle mais comme une crise structurelle. Les décideurs africains devront par conséquent mettre en œuvre des politiques transversales et sectorielles. Celles-ci aideront les économies nationales à se redresser, se transformer, assurer la survie des entreprises les plus productives face au choc, préserver l’emploi et la productivité. « Il sera également nécessaire d’adapter les modèles de développement de manière à renforcer la résilience des économies », recommandent-ils.
Les recherches sur l’impact de la Covid-19 sur les entreprises nord-africaines ont également révélé que, dans le cas de la Tunisie, les secteurs les plus touchés par la pandémie et souffrant de la plus grande incertitude concernant les perspectives de redressement de l’emploi et des chiffres d’affaires sont le tourisme, la restauration et la construction. Ces secteurs ont également connu les plus importantes baisses d’investissements, avec – 22,8 % pour l’hôtellerie, le tourisme et la restauration ; – 22 % pour la construction et – 17,1 % pour le secteur des transports.
L’étude sur la Tunisie a révélé que l’accès aux liquidités et au financement, tous secteurs confondus, a joué un rôle clé dans la capacité des entreprises à survivre à la crise, à se développer et à innover. Ce problème se pose particulièrement pour les petites et micro-entreprises, qui ont été plus vulnérables à la crise en raison de leur faible capacité financière.
Outre les réformes, les experts ont recommandé qu’une attention particulière soit accordée aux micro-entreprises, petites et moyennes entreprises (PME), et en particulier aux entreprises familiales, compte tenu du rôle clé qu’elles ont à jouer dans l’émergence d’une reprise économique inclusive et la création d’emplois. Les mesures devraient inclure le renforcement de leur gestion financière pour améliorer leur capacité à obtenir des financements, à les utiliser de manière plus efficace et transparente, à renforcer leur productivité et leur respect de l’environnement.