La valse des P-DG continue à la tête des entreprises publiques. Le dernier en date, celui d’Algérie Télécom. Le nouveau P-DG n’a été installé que neuf mois après le limogeage de son prédécesseur.
Ainsi, cette entreprise, en position de monopole dans son secteur, a vu le passage d’une demi-douzaine de P-DG en dix années. La plupart d’entre eux ne dépasse pas une année à son pilotage.
Ce management « rotatif » est aussi observé dans les entreprises les plus névralgiques du pays. Le groupe Sonatrach a connu pas moins d’une douzaine de P-DG en 20 années. La plupart des raisons des limogeages dans la première entreprise du pays, est lié à des affaires de corruption, mais aussi aux changements gouvernementaux.
Ce système de gestion administrée et hiérarchisée a favorisé le surcoût et le gaspillage et a mené plusieurs entreprises à la déstructuration financière. L’Etat est pointé du doigt, dans la plupart des cas, en raison d’une gestion qui repose sur des critères politiques.
Chaque nomination aux postes de hauts responsables à la tête des entreprises publiques obéit souvent à des considérations politiques, ce qui ne laisse pas de place à la qualité managériale, à l’expérience professionnelle ou à la performance strictement économique.
Et si le changement arrive du secteur industriel
Ainsi, ces modes de gestions archaïques et bureaucratiques semblent alerter les autorités publiques. Dans une déclaration à la presse, le ministre de l’Industrie avait indiqué que le Conseil des participations de l’Etat (CPE) examinera prochainement un projet de restructuration du Complexe sidérurgique d’El Hadjar, à Annaba. Il avait expliqué que « le complexe traverse actuellement une situation financière difficile impliquant une ingénierie financière en s’appuyant sur ses capacités sans recours aux financements directs du Trésor ».
Une démarche qui, pour peu qu’elle soit suivie d’actes factuels et concrets, pourra installer l’excellence managériale dans les établissements publics économiques.
Autre déclaration de Zeghdar, qui donne une lueur d’espoir à l’application du management d’excellence dans les entreprises publiques, celle concernant le contrat d’efficacité : « Le ministère de l’Industrie a instruit les gérants des entreprises publiques pour signer des contrats d’efficacité comportant des objectifs définis qui feront l’objet d’évaluation à la fin de l’année ».
Si ces déclarations sont suivies d’actes concrets, les entreprises publiques pourront enfin instaurer, au sein de leur direction, une méthodologie en matière de gestion, et pourront s’orienter vers un management moderne et abandonneront ainsi, la gestion administrative et bureaucratique.